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Romdhane Ben Amor : il y a une normalisation avec la mort et les disparitions en mer
Publié dans Business News le 28 - 03 - 2023

Le chargé du dossier de la migration au sein du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor a estimé que la hausse des traversées irrégulières résultait de l'absence de liberté de circuler. Il a évoqué une diffusion considérable du phénomène depuis la propagation du Coronavirus.
Invité le 28 mars 2023 durant « Expresso » de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, Romdhane Ben Amor a indiqué que la migration clandestine était responsable d'un tiers des décès et portés disparus en Méditerranée en 2022. Il a, aussi, qualifié le début de l'année 2023 de « tragique » en raison de la hausse des naufrages durant les mois de février et de mars. Il a expliqué que les Tunisiens attendent l'amélioration de la situation météorologique afin de procéder aux traversées irrégulières. Il a rappelé qu'en 2022, plus de 18.145 personnes ont rejoint les côtes italiennes de façon irrégulière.
Romdhane Ben Amor a évoqué le drame de Zarzis et a souhaité que cet événement ne se reproduise pas. Il a indiqué qu'en 2022, près de 500 individus ont été portés disparus sur les côtes tunisiennes. Il a estimé qu'il y avait une sorte de normalisation et de discrimination avec la mort. Il a indiqué que près de 90 personnes ont été portées disparues durant les cinq derniers jours et a critiqué l'absence de réactions de la part des responsables tunisiens. Il a estimé que les autorités tunisiennes ne voulaient pas réagir et a indiqué que 171 Tunisiens ont effectué des traversées irrégulières de la Méditerranée durant le week-end du 25-26 mars 2023. Ce chiffre englobe des familles et des mineurs.
« Une grande partie de ces accidents a eu lieu pour des raisons inconnues. Les naufrages nous rappellent ceux ayant eu lieu durant les dernières années sur les côtes libyennes. La Libye traversait une situation sécuritaire et politique ne lui permettant pas de présenter des données claires. Malheureusement, en Tunisie, il y a un manque de transparence, notamment, au niveau du nombre de naufrages, de victimes et de portés disparus. Ceci est lié à la situation politique, économique et sociale et à la grande pression exercée sur le dossier de la migration irrégulière. Une seule partie s'exprime : l'Union européenne et ses pays membres. La Tunisie garde le silence », a-t-il ajouté.
Romdhane Ben Amor a indiqué que des réseaux criminels profitaient de la situation des migrants se trouvant en Tunisie depuis les déclarations du mois de février. Ces réseaux profitent de l'impunité et de l'absence d'efforts visant à les démanteler. Il a indiqué que les forces sécuritaires se focalisaient sur la mise en échec des traversées. Il a assuré qu'il n'y avait pas de complot lié à la migration irrégulière.
« Il y a une approche sécuritaire répressive au niveau des côtes tunisiennes. Les mises en échec par la force ont causé plusieurs drames. Il est erroné de dire que les autorités tunisiennes étaient complices des réseaux de migration clandestine où qu'il y a une pression exercée sur l'Europe afin d'obtenir des aides. Les chiffres et les faits démentent cela. Les autorités tunisiennes ont interpellé, depuis le début de l'année, plus de 14.000 migrants soit quatre fois plus que les chiffres de l'année dernière… Le tissu sécuritaire ne peut pas suffire à lui seul », a-t-il poursuivi.
Romdhane Ben Amor a indiqué que les garde-côtes tunisiens, mais aussi, libyens, grecs ou encore turcs procédaient à des interceptions forcées. Ils cherchent à obliger les embarcations à s'arrêter. Il a expliqué que le manque de compétences et de moyens adéquats à ces interceptions forcées provoquait des drames. Il a évoqué les vidéos circulant sur les réseaux montrant l'usage de bâtons, de gaz paralysants ou encore le ciblage des moteurs des bateaux. M. Ben Amor a, aussi, évoqué l'exploitation des réseaux sociaux afin de séduire les Tunisiens et de les encourager à effectuer des traversées irrégulières.
« Durant la semaine dernière, six naufrages ont été enregistrés… On estime le nombre de victimes à 90. 29 cadavres ont été repêchés. On suppose qu'entre cinquante et soixante victimes sont portées disparues… Les opérations de sauvetage nécessitent les équipements adéquats. Nous avons vu, dans plusieurs vidéos, que même les bateaux des garde-côtes étaient en danger… Nous devons appuyer les unités de la protection civile… Il y a plusieurs endroits entre Sfax et Mahdia considérés comme zones rouges, mais on n'y poste pas d'unités de protection civile… Il n'y a pas d'unités maritimes dans des zones comme El Louza (gouvernorat de Sfax) représentant un point de départ », a-t-il déploré.
Romdhane Ben Amor a considéré que la Tunisie se limitait à attendre une réaction de la part des pays européens. L'Union européenne, selon lui, fait pression pour barrer la route à certaines routes de migrations clandestines telles que les restrictions imposées à l'entrée sur le territoire serbe. M. Ben Amor a estimé que les politiques de l'Union européenne ont provoqué la crise des migrants irréguliers en Tunisie. Plusieurs ressortissants d'autres pays choisissent la Tunisie comme point de passage vers le continent européen.
Romdhane Ben Amor a évoqué un climat excluant les migrants subsahariens quelle que soit leur situation. Même les étudiants et les employés d'entreprises en situation régulière sont concernés par le phénomène. Il a considéré que l'Union européenne ne s'intéressait pas véritablement à la démocratie et au respect des droits de l'Homme, mais à la stabilité au sein des pays se trouvant à ses frontières sud.
« La stabilité sécuritaire a été réalisée dans le passé par Ben Ali et Kadhafi… La pression subie par la Tunisie a pour seul but de renforcer le contrôle et de transformer la Tunisie en zone tampon… La Tunisie doit garantir leur sécurité… Les autorités tunisiennes coopèrent avec ces pressions, mais ne l'annonce pas… Ces politiques ont exclu les migrants irréguliers… Les approches sécuritaires répressives peuvent diminuer le phénomène, mais temporairement », a-t-il dit.
Romdhane Ben Amor a évoqué la situation des migrants tunisiens irréguliers dans les pays d'arrivée. Il a considéré que ces pays doivent agir de façon plus humaine. Il a, également, estimé que l'année 2023 témoignera d'une hausse considérable des traversées irrégulières effectuées par les Tunisiens vers le continent européen.


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