Trois nouveaux membres ont été nommés ce jeudi 14 septembre 2023, par le président de la République, Kaïs Saïed, pour combler les postes vacants à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Ils ont prêté serment lors d'une cérémonie organisée au palais présidentiel de Carthage. Il s'agit de Najla Abrougui, Aymen Boughattas et Belgacem Ayachi qui remplacent Sami Ben Slama, Maher Jedidi et Habib Rebai.
À cette occasion, le chef de l'Etat a rappelé aux nouveaux membres que la tenue des élections leur est confiée pour exprimer la volonté du peuple via les urnes. Il a aussi noté qu'un travail important les attend et qu'ils doivent « appliquer la loi sur tous et que l'Isie doit contrer l'argent sale, utilisé à chaque élection », et épurer sa base de données. L'objectif étant « la tenue de vraies élections qui expriment la volonté du peuple ». Pour le chef de l'Etat, les élections doivent être intègres et transparentes et exprimer la volonté du peuple. « Mais, ces descriptifs ne sont pas utilisés lors des élections pays européens, alors que ces mêmes pays envoyaient des messages de félicitations tout en sachant que les élections n'étaient pas intègres et transparentes », a-t-il souligné.
Kaïs Saïed a mis en garde les nouveaux membres, d'une part, contre « les financements sales avec des milliards de dinars distribués pendant les élections alors que le pays est actuellement au bord de la faillite » ; et, d'autre part, contre « les personnes qui changent d'orientation politique et de veste à chaque élection et qui tentent d'arnaquer la volonté du peuple ». En outre, il leur a rappelé l'obligation de réserve qui leur incombe ainsi que la nécessité de travailler en harmonie. Il s'est, par ailleurs, attaqué à ceux qui, selon lui, guettent les déclarations et n'en reprennent qu'une partie, pour être repris par les pages qui veulent diffamer le pouvoir. Pour le Président, « les élections sur les listes sont devenues de fausses élections, qui existent non pas de la volonté des électeurs mais à cause de leur adoption par les partis politiques ». « Un vote dans le noir », a-t-il estimé.
« [Je vous souhaite] plein de succès. Nous avons respecté toutes les rendez-vous électoraux et on œuvrera à respecter la loi et à obliger tout le monde à respecter la loi », a-t-il indiqué. Et d'évoquer les grandes violations constatées lors des dernières élections et rapportées dans les rapports de la Cour des comptes et ceux de l'Isie, et qui « ne doivent pas se répéter ».
Le président de la République a aussi profité de l'occasion pour affirmer : « Nous n'avons pas besoin des observateurs étrangers, les Tunisiens peuvent surveiller eux-mêmes leurs élections. Et la Tunisie peut elle aussi aller observer les élections dans les pays européens. Nous n'avons pas besoin des messages de félicitations pour la réussite des élections que de la part du peuple tunisien ».