Le groupe arabe d'observateurs des élections de la Constituante qui se sont déroulées dimanche 23 octobre courant, dirigé par le Centre Kawakebi de Transition Démocratique, vient d'élaborer son rapport préliminaire et de le présenter à la presse nationale et internationale venu en nombre hier, pour connaître ses premières conclusions. Mohsen Marzouk, directeur exécutif du centre précisera que le rapport définitif sera bientôt prêt et transmis au prochain président de la Constituante. «La Tunisie a vécu une journée historique. Je félicite le peuple tunisien et ceux qui ont réussi. La volonté du peuple est à respecter. C'étaient les premières élections libres. LA majorité des partis représentés dans la prochaine Constituante ont signé une déclaration fixant à une année la durée de ses travaux », dira de prime abord Mohsen Marzouk. Ce qui suppose qu'elle boule l'élaboration de la Constitution et de la prochaine loi électorale durant les six premiers mois. L'organisation des élections de la Constituante a été confiée à l'Instance Supérieure, Indépendante des Elections (ISIE), dans un contexte d'absence totale de confiance dans les institutions du pays. A l'avenir les choses vont changer. Même si l'ISIE pourrait se transformer en institution permanente comme le propose les membre du groupe d'observateurs, beaucoup de changements doivent être introduits. Ameur Issa Ahmed de la Jordanie, a félicité les Arabes et les Tunisiens pour la réussite des élections. Les 16 observateurs du groupe sont des experts arabes dans les questions de transition démocratique. Ils ont travaillé de façon méthodique avec un questionnaire préétabli. Mustapha Bouchachi, président de Ligue algérienne des Droits de l'Homme, présentera un résumé du rapport préliminaire. L'ISIE a formé des cadres et fourni les moyens logistiques pour faciliter l'opération de vote. Toutefois, il manquait les moyens humains et matériels pour maîtriser la situation dans l'environnement du centre de vote. Il a été étonné par l'importance du nombre des électeurs analphabètes. Certains ne pouvaient pas voter, car la loi leur interdit d'être accompagné et aidé. Il faudra trouver une solution à ce problème. Le dispatching des électeurs est inégal. Dans certains bureaux de vote on trouve 120 inscrits alors que dans le bureau mitoyen, on en trouve 900. Dans certains centres, seulement deux bureaux sont ouverts pour des milliers d'électeurs alors que plusieurs salles de classe du même centre sont fermées. « Toutefois, ces insuffisances n'affectent pas de façon sensible l'opération électorale », dira Mustapha Bouchachi. Ameur Issa Ahmed Ben Ameur, rappellera que les centres de vote étaient bien gardés. Dans certains cas la séparation hommes femmes dans la file d'attente n'était pas acceptée par les électeurs. Le transport de groupes d'électeurs a été constaté à Kairouan. A l'intérieur des centres de vote les listes des électeurs n'étaient pas affichées. Il manquait des indications renseignant les électeurs. Les électeurs non inscrits de façon volontaire rencontraient des difficultés pour voter. Parfois, ils ne savent pas bien comment utiliser le SMS. Taïeb Aouedh de la Palestine avancera quelques recommandations préliminaires, comme la légalisation par un texte de loi le silence électoral, avant le jour du vote et le jour même. L'Instance doit avoir plus de moyens pour faire son travail. Les électeurs doivent être mieux formés. Les observateurs des partis, aussi. D'ailleurs, ceux-ci étaient quasiment absents sauf pour un seul parti. Les organes d'information et les journalistes couvrant la matière électorale ont aussi besoin d'être formés. Le registre des inscrits volontaires doit évoluer pour finir par avoir une seule liste qui couvre jusqu'à 90% des électeurs. Le taux actuel de 55% est insuffisant. Le nombre des électeurs par bureau ne doit pas dépasser les 600. Ameur Issa Ahmed dira que « ces élections ont été libres, en attendant de juger sa transparence ». Par ailleurs la neutralité totale de l'ISIE a été mise en relief. Mohsen Marzouk, rappellera qu'il faut distinguer entre élections libres et élections transparentes. Il a rappelé que « le Gouvernement a été totalement impartial. Le passage du pouvoir se fait de façon civilisationnelle ». Attendons le rapport définitif.