Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, jeudi 5 octobre 2023, au palais de Carthage, le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed. Le président de la République a souligné que l'économie doit être une économie nationale et que la planification doit également être une planification nationale, et que la Tunisie ne se soumettra à aucun diktat de l'étranger. Le président de la République a également fait remarquer que l'Etat n'est pas une institution bancaire et ne peut pas être géré selon la logique des banques et des entreprises commerciales. Il a ajouté que la dignité humaine ne peut pas être réduite à une action en bourse ou à une entreprise. Par ailleurs, le président de la République a recadré son ministre en insistant sur le fait que l'Etat est unifié et a une politique unifiée sous la direction du président de la République. Il a ajouté que chaque ministère ne peut pas agir de manière indépendante des autres ministères et que les déclarations et les positions doivent s'inscrire dans le cadre de la politique générale de l'Etat. Rappelons que le ministre de l'Economie, Samir Saïed, a adressé une correspondance, le 31 août, à Marcus Cornaro, ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie. Cette demande concerne, en effet, le décaissement de soixante millions d'euros dans le cadre de la « convention de financement du programme d'appui aux mesures d'atténuation du Covid-19 et de relance économique ». Samir Saïed avait, en juillet lors d'une plénière au parlement que l'accord entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) reste important, estimant que « s'il n'y avait aucun accord conclu que ce soit avec le FMI ou avec l'alternative que nous n'avons pas actuellement, notre note souveraine serait abaissée ». Hier, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que la Tunisie n'a pas donné son accord au sujet du décaissement de soixante millions d'euros de la part de l'Union européenne. Ceci fait suite aux propos du président de la République, Kaïs Saïed, le 2 octobre 2023, qui a affirmé lors d'un entretien avec son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, qu'il « refusait toute forme de charité ».