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Les révélations de Kaïs Saïed sur l'évasion de la prison de la Mornaguia
Publié dans Business News le 02 - 11 - 2023

Il y a enfin eu une réaction officielle à l'évasion spectaculaire des cinq terroristes de la prison de la Mornaguia. C'est le président de la République, Kaïs Saïed, qui s'en est occupé en recevant tour à tour le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, et les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Kamel Feki et Leila Jaffel. Le chef de l'Etat a confirmé certaines impressions, tout en soulevant, aussi, certaines interrogations.

Sans doute l'information la plus importante délivrée hier, 1er novembre 2023, par le président de la République en recevant le ministre de l'Intérieur est la confirmation de l'implication étrangère dans la fuite des cinq terroristes de la prison de la Mornaguia (Nadeur Ghanmi, Alaeddine Ghazouani, Ameur Belâzi, Ahmed Melki et Raed Touati).
Kaïs Saïed a déclaré : « Á celui qui pense qu'il peut porter atteinte à l'Etat, en collaborant avec les mouvements sionistes et des parties de l'intérieur du pays, je lui dit que l'Etat ne peut être atteint et le peuple tunisien ne peut douter. Nous restons inébranlables et nous protégerons l'Etat tunisien ».
Comme un certain nombre d'analystes l'ont suggéré dès les premières heures, l'ampleur de l'opération et son orchestration quasi-parfaite font penser à l'implication de services étrangers avec des collaborations et des recrutements à l'intérieur du pays à grande échelle. Deux autres paramètres renvoient également à l'hypothèse de l'implication de services étrangers puissants. Le premier est cette série de photos supposées illustrer le début de l'enquête sur l'évasion. Des photos où l'on a vu les barreaux d'une fenêtre complétement sciés, une corde tendue depuis l'une des tours de contrôle de la prison ainsi qu'une grosse aiguille, entre autres.
La partie qui a orchestré et organisé cette évasion a aussi pensé à tenter de détourner les investigations et de continuer à perturber l'opinion publique à travers la diffusion de ces photos. Dans ce cadre, le président de la République a déclaré : « Les photos qui ont été diffusées n'ont aucun fondement et n'auraient jamais dû circuler. Le but derrière la diffusion de ces images a été de brouiller les investigations ».
Le deuxième paramètre qui tend à confirmer l'implication de services étrangers dans cette affaire est l'incapacité, jusqu'à l'écriture de ces lignes, des services de sécurité tunisiens à remettre la main sur les cinq terroristes qu'on a fait fuir de prison le 31 octobre. La question n'a même pas été évoquée lors de la rencontre entre le président de la République et le ministre de l'Intérieur, comme si l'Etat avait déjà entériné le fait qu'il ne retrouverait pas ces terroristes ou qu'ils ont, déjà, réussi à quitter le territoire tunisien. Quelle que soit la raison, le président de la République aurait dû préciser que des efforts importants sont déployés pour remettre les terroristes en question en prison et ne pas donner l'impression de s'avouer vaincu.
Dans son intervention devant le ministre de l'Intérieur, Kamel Feki, le chef de l'Etat a également déclaré que : « Toutes les preuves montrent que cette opération a été préparée depuis des mois ». Cela parait évident quand on analyse objectivement la situation, d'autant plus que même lors de la révolution, personne n'est parvenu à s'enfuir de la prison de la Mornaguia. Mais la précision est importante dans le sens où cela va à l'opposé de la théorie, largement répandue, selon laquelle cette évasion vise le président de la République suite aux positions prises par la Tunisie concernant la cause palestinienne. Certains avaient soutenu que les services étrangers ayant organisé cette évasion souhaitaient, entre autres, faire payer à Kaïs Saïed ses positions courageuses concernant la Palestine. Toutefois, les événements tragiques de Palestine et donc la position avancée prise par la Tunisie sont relativement récents et ne concordent pas avec une opération préparée depuis des mois.
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D'un autre côté, le président de la République n'a pas hésité à instrumentaliser cette évasion pour apporter de l'eau au moulin de son projet d'assainissement de l'administration. Ce fût l'objet essentiel de sa réunion avec le chef du gouvernement, Ahmed Hachani. Le président a utilisé cette opération d'évasion comme preuve du danger que peuvent représenter les recrutements irréguliers évoquant « des cercles étrangers qui n'ont d'autre objectif que de s'en prendre à l'Etat et à la paix civile ». Le chef de l'Etat donne l'impression de vouloir punir sévèrement les responsables de cet échec sécuritaire d'une envergure inédite en Tunisie. Toutefois, il n'est pas question de toucher à ses proches lieutenants que sont les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Même si le chef de l'Etat admet que « ce qui est arrivé hier est inacceptable à tous les niveaux. Il y a eu des défaillances de la part d'un ensemble de personnes ou de structures. Il faut les poursuivre et les condamner », il n'est pas question pour lui de mettre les deux ministres directement concernés par cette évasion devant leurs responsabilités. C'est même à eux qu'il confie la mission de faire la lumière sur ce qui s'est passé.
Si l'on considère qu'il s'agit bien du résultat d'un complot ourdi depuis des mois avec des complicités haut placées au niveau des appareils sécuritaires du pays, il parait évident que la responsabilité politique des ministres de tutelle est engagée. La série de limogeages consécutive à cette évasion ne concerne qu'un petit nombre de responsables en comparaison avec les propos du président de la République.
Parmi ces limogeages celui, logique, du directeur de la prison civile de la Mornaguia, lui-même nommé par la ministre de la Justice, Leila Jaffel, il y a près de deux mois. Par ailleurs, Kamel Feki, ministre de l'Intérieur, est le patron des renseignements en Tunisie. Ses services ont été incapables, selon toute vraisemblance, de détecter et de déjouer un vaste complot mêlant services étrangers et appuis intérieurs dans le but de faire évader de prison cinq terroristes extrêmement dangereux. Des ministres ont démissionné pour beaucoup moins que cela.
Le fait que le chef de l'Etat, lors de son intervention, tente de noyer le poisson en faisant appel à des évènements historiques comme l'évasion de Ahmed Ben Salah ou encore la fuite du pays de feu Mohamed Mzali n'enlèvera rien à la gravité de ce qui est arrivé le 31 octobre à la prison de la Mornaguia. Encore une fois, l'allégeance l'emporte largement sur la compétence.
Tant bien que mal, le président de la République, Kaïs Saïed, a essayé de donner l'image d'un Etat fort et solidaire devant une opération d'évasion inédite. Mais la gravité de la chose et le niveau de complicités nécessaires pour faire sortir les terroristes en question et faire en sorte qu'ils ne soient pas retrouvés jusqu'à cette heure montrent bien la profondeur du problème. Devant cela, le chef de l'Etat tente de faire bonne figure et d'instrumentaliser cela pour justifier son projet d'assainissement. Autant dire qu'il s'agit d'une réponse bien maigre.

Marouen Achouri
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