Le président de la République, Kaïs Saïed, s'est réuni, mercredi 3 décembre 2023, avec les ministres des Finances et du Commerce, Sihem Nemsia et Kalthoum Ben Rejeb. Lors de cette rencontre, il a réaffirmé le rôle social de l'Etat assurant qu'il ne prendrait aux riches que « le surplus de leur argent et non leurs fortunes ». Il a signalé que l'Etat n'hésiterait pas à protéger ceux qui ont fait fortune dans la légalité, mais ne resterait pas les bras croisés face à ceux qui refusent de répondre de leurs actes. Il a ajouté que l'Etat devrait travailler à réaliser les aspirations du peuple à la justice sociale soulignant que l'Etat ne restera pas les bras croisés face à ceux qui œuvrent à la levée des subventions. Le chef de l'Etat a, dans ce sens, rappelé les émeutes du pain de janvier 1984. Il a évoqué ses souvenirs de cette époque, muni d'une photocopie de la photo de son camarade du Collège Sadiki tué durant les émeutes, Fadhel Sassi. « Certains sont encore nostalgiques de la levée des subventions et poussent à abandonner l'appui de l'Etat aux misérables et aux pauvres. Ils espèrent aussi peut être revoir de telles scènes. Des centaines de martyrs sont tombés ce jour-là. L'Etat tunisien n'abandonnera jamais son rôle social car les pauvres et les misérables sont ceux qui ont fait la révolution et se sont révoltés contre l'injustice et la tyrannie », a-t-il déclaré, selon une vidéo publiée par la présidence de la République dans la nuit de mercredi à jeudi 4 janvier 2024, vers minuit trente. Le président de la République a souligné la nécessité de mettre un terme au banditisme de certains groupes criminels qui sévissent au sein de certaines entreprises. « Il faut que l'Etat joue son rôle naturel, que les institutions et les entreprises publiques retournent à ce qu'elles étaient avant (…) Vous avez vu ce qu'il s'est passé au sein de la société El Fouladh ou encore la Société tunisienne de l'industrie du lait (…) Il faut purger ces entreprises de ceux qui les ont saccagées », a-t-il affirmé.