Le président de la République, Kaïs Saïed a présidé, ce mercredi 22 décembre 2021, un conseil ministériel restreint, en présence de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre des Finances, Sihem Nemsia et le ministre de l'Economie, Samir Saïed, pour examiner le projet de la loi de Finances de 2022, ainsi que le budget de l'Etat. A cette occasion, le président de la République a assuré qu'il était nécessaire de préserver les équilibres financiers afin d'éviter la crise vécue durant le deuxième semestre de 2021. Cependant, il a indiqué que ces équilibres ne doivent pas être assurés au détriment des classes démunies et pauvres. Kaïs Saïed a affirmé qu'il est également impératif de garantir une équité, notamment, sur le plan fiscal et ce, en décrétant des impôts sur la fortune et en allégeant les charges des pauvres, indiquant qu'il serait plus judicieux de garantir "un bonheur national brut", au lieu d'un produit intérieur brut (PIB). Dans ce contexte, le président de la République a assuré qu'il était nécessaire de lutter contre l'évasion fiscale, indiquant que la Tunisie est un Etat pauvre dans un pays riche. "La Tunisie était un Etat pauvre à cause des personnes qui le dérobent. La Tunisie est un pays qui ne manque pas de moyens ou de richesses, mais ceux qui s'enrichissent le font grâce à des moyens détournés". D'autre part, le communiqué publié par la présidence de la République indique que Kaïs Saïed avait démenti les fuites du projet de loi de Finances repris par les médias. Il a assuré que ce projet avait été réalisé dans l'objetif d'adresser des messages positifs aux différents acteurs économiques, notamment, les bailleurs de fond internationaux. Il a, également, indiqué que le programme des réformes permettra de réaliser une croissance économique globale et durable, d'améliorer le climat des affaires et de rétablir la confiance des partenaires de la Tunisie. Le même communiqué indique que le PLF 2022 s'articule autour d'une série de mesures sociales et économiques prenant en considération les besoins de tous les secteurs et les classes. Ce projet comporte plusieurs mesures sociales, dont, l'augmentation de l'allocation accordée aux familles démunies, l'octroi d'une prime mensuelle aux enfants de moins de six ans des familles aux revenus moyens et limités, le maintien des aides sociales. Le projet vise, aussi, à soutenir les opérations de maintenance des établissements éducatifs et des foyers, notamment, dans les régions de l'intérieur, l'accélération du programme des logements sociaux, outre la préservation du pouvoir d'achat à travers la maîtrise des prix des produits agricoles et le maintien des prix des produits subventionnés. Le projet de loi de finances de 2022 prévoyait des mesures économiques pour soutenir les institutions économiques, encourager l'initiative privée, créer des emplois, mobiliser l'épargne pour stimuler l'investissement et améliorer le climat des affaires, encourager l'économie sociale et solidaire, lutter contre l'évasion fiscale et la contrebande, contenir l'économie parallèle, et généraliser la numérisation.
Dans son volet économique, la loi de finances de 2022 contient également plusieurs mesures visant à favoriser l'économie verte, le développement durable et la transformation énergétique, à encourager le recours aux énergies alternatives, à préserver l'environnement, et à financer le suivi, le tri et la valorisation des déchets. Le PLF pour l'année 2022 prévoit également des mesures pour faire face aux répercussions de la crise sanitaire, notamment la création d'une ligne de financement pour les petites et moyennes entreprises touchées par la pandémie, le soutien aux institutions touristiques et l'artisanat.