Zohra Jammeli, pharmacienne en chef de santé publique et directrice de la surveillance sanitaire des produits à l'Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (ANCSEP), a alerté les consommateurs sur les risques sanitaires potentiels de certains produits cosmétiques lors de son intervention dans l'émission « Sbeh Ennes » de Jihene Miled sur Mosaïque FM vendredi 8 novembre 2024 À la suite d'un communiqué préventif émis par le ministère de la Santé, Mme Jammeli a mis en avant le cas du produit de lissage capillaire Brasil Cacau, qui contient de l'acide glyoxylique, et qui est actuellement en cours d'analyse par l'agence. Elle a rappelé que les produits cosmétiques, pouvant contenir entre quinze et vingt composants, doivent être considérés comme des produits de santé, d'autant plus que de nouveaux produits apparaissent régulièrement sur le marché. Selon elle, l'utilisation excessive de certains produits, initialement recommandés pour une application annuelle, peut engendrer des effets cumulatifs, en particulier chez les patients hospitalisés pour insuffisance rénale sévère. « Quand on recommande l'utilisation du produit une fois par an et qu'on ne respecte pas cette recommandation, il est tout à fait normal que des effets cumulatifs se manifestent », a-t-elle déclaré, expliquant que l'acide glyoxylique peut pénétrer dans la circulation sanguine et affecter les reins. Les analyses menées par l'ANCSEP s'inscrivent dans une démarche de précaution, et Zohra Jammeli a précisé que d'autres produits de lissage capillaire sont également en cours d'examen.
Pour l'heure, le produit Brasil Cacau reste disponible sur le marché, malgré les signalements d'effets indésirables. Les personnes hospitalisées ont rapporté des symptômes tels que vomissements, douleurs dorsales et abdominales, signes d'une intoxication liée au produit. Heureusement, a-t-elle souligné, il s'agissait de cas d'insuffisance rénale sévère certes, mais non chronique, et toutes les personnes concernées ont pu quitter les hôpitaux en bonne santé.
Mme Jammeli a également adressé un appel à la prudence aux femmes enceintes et aux adolescents, les incitant à être vigilants lors de l'utilisation de teintures ou de soins capillaires. Elle a également demandé aux salons de coiffure de prendre des précautions dans l'utilisation de ces produits, qui peuvent contenir des substances cancérogènes. « Il faut trouver un équilibre entre la beauté et la santé », a-t-elle insisté. Enfin, elle a encouragé les citoyens à signaler au ministère de la Santé toute complication survenue après l'utilisation d'un produit cosmétique, afin de permettre une surveillance accrue.