Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, est intervenu lundi 2 décembre 2024, sur les ondes de Jawhara FM afin de revenir sur le bilan général des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie. Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), M. Trifi, a exprimé son inquiétude quant à la régression du respect des droits de l'Homme en Tunisie. Répondant à une question de Zouheir El Jiss sur la perception des droits de l'Homme par le peuple tunisien, il a souligné que des atteintes graves sont perpétrées, bafouant non seulement les lois internes mais aussi les conventions internationales. Il a également dénoncé l'existence de deux poids, deux mesures dans l'application des droits humains, en particulier en ce qui concerne le génocide en cours en Palestine, et a regretté le traitement de faveur accordé à Israël, une situation renforcée par l'implication des grandes puissances dans la dissimulation de crimes de guerre sous le couvert de la légitimité internationale. L'invité de l'émission Politica a appelé le ministère public de Tunis à ouvrir une enquête suite au recours de la LTDH concernant les crimes de génocide en Palestine. Rappelant que la Ligue, forte de 48 ans d'existence et de quatre mille militants, œuvre pour la culture des droits humains et soutient l'Etat dans ce domaine, il a affirmé que l'organisation demeure conforme à la législation tunisienne et indépendante de toute influence internationale. Il a également précisé que, malgré des divergences dans certains corps régionaux, la Ligue n'est pas ciblée médiatiquement et poursuit son travail normalement. La LTDH s'est montrée proactive sur plusieurs fronts, notamment en félicitant les événements du 7 octobre 2023 en Palestine. Sur le plan national, Bassem Trifi a rappelé que la LDTH a pris position dès le 25 juillet en affirmant son opposition aux politiques, et non aux personnes. Toutefois, M. Trifi a dénoncé des atteintes à la liberté d'expression, mettant en lumière l'impact du décret 54 qui a conduit à l'incarcération de journalistes, de responsables politiques – parmi lesquels dix secrétaires généraux de partis – et de citoyens emprisonnés pour leurs opinions. Il a distingué entre ceux qui appellent au chaos et menacent la sûreté de l'Etat, et ceux qui aspirent simplement à jouir de leurs droits fondamentaux. Face à une situation économique et sociale qualifiée de "catastrophique", M. Trifi a appelé à un dialogue national, à une trêve sociale et à davantage de calme pour apaiser les tensions. Soulignant la dépression croissante des citoyens, il a exprimé l'espoir que le président de la République accepte de recevoir la LTDH pour discuter des préoccupations des Tunisiens et amorcer les changements nécessaires pour restaurer un climat de confiance et de dignité.