Le professeur en sciences économiques Ridha Chkoundali a évoqué une divergence et un manque de coordination entre les politiques économiques du gouvernement et celles de la Banque centrale de Tunisie (BCT). S'exprimant le 16 janvier 2025 dans l'émission Prime Time sur RadioMed, Ridha Chkoundali a salué l'appel du président de la République, Kaïs Saïed, en faveur d'un soutien des banques publiques aux investissements. Cependant, il a souligné que cet appel entrait en contradiction avec les dispositions de la loi de finances pour l'année 2025. Il a également affirmé que le gouvernement n'avait pas mobilisé les liquidités nécessaires pour soutenir les investisseurs, ce qui, selon lui, signifierait que la BCT soutiendrait avant tout les banques, et non directement les investissements. Il a ajouté que l'initiative présidentielle pourrait se traduire par une révision à la baisse du taux directeur de la BCT. « Dans la loi de finances 2025, le gouvernement a opté pour des mécanismes contraires à une approche où nous devrions compter sur nos propres moyens. La Banque centrale considère que la consommation est à l'origine de l'inflation, alors que celle-ci constitue un moteur de croissance. En réalité, l'inflation provient surtout des nombreux obstacles freinant l'investissement et la croissance économique, notamment la bureaucratie et la complexité des procédures », a-t-il expliqué. Ridha Chkoundali a appelé à une simplification radicale des procédures, à une transition vers la numérisation, à une réforme du climat des affaires et à une réduction des taxes. Il a par ailleurs estimé que l'augmentation des réserves en devises ne reflétait pas une relance économique, laquelle se mesurerait davantage par une hausse du taux de croissance, une baisse de l'inflation et un renforcement du pouvoir d'achat. Le professeur a enfin salué la rencontre, le 15 janvier 2025, entre le président Kaïs Saïed et le gouverneur de la BCT, Fethi Zouheir Nouri. Il a insisté sur l'importance d'une révision à la baisse du taux directeur pour stimuler l'investissement et la croissance économique.