Plus d'un an et demi après son incarcération, l'état de santé de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, continue d'alarmer ses proches et son comité de défense. Dans un communiqué publié vendredi 25 avril 2025, ses avocats annoncent qu'elle a été transférée, dans la matinée, à l'hôpital Kassab à Tunis pour subir un nouvel examen médical. « La commission médicale spécialisée a constaté l'absence d'amélioration de son état de santé », indique le comité. Les douleurs persistantes à la nuque, au bas du dos et à la jambe gauche continuent de la faire souffrir. Le comité affirme que l'administration pénitentiaire n'a pas mis en œuvre les recommandations médicales émises ces derniers mois, contribuant ainsi à l'aggravation de sa condition.
Face à cette situation, un nouveau protocole de soins a dû être mis en place. Il prévoit notamment l'administration d'antalgiques plus puissants et des séances de kinésithérapie. « Elle subit une torture physique continue depuis sa détention arbitraire », dénonce la défense, appelant les autorités à fournir « les équipements logistiques et les ressources humaines nécessaires » à sa prise en charge. Le comité pointe également la responsabilité de l'Etat tunisien, qu'il accuse de « poursuivre la violation de la loi » en ignorant une décision du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies. Cette instance, relevant du Conseil des droits de l'Homme, avait qualifié, dans une décision rendue le 13 novembre 2024, la détention d'Abir Moussi d'« arbitraire » et exigé sa libération immédiate. Cette décision, notifiée au gouvernement tunisien le 26 février 2025 et transmise au ministère de la Justice le 7 mars, exige également que les préjudices subis par l'avocate soient réparés, rappelle la défense.
Abir Moussi est détenue depuis octobre 2023. Elle avait été arrêtée alors qu'elle se trouvait devant le bureau d'ordre du palais de Carthage, en compagnie d'un huissier de justice et de quelques dirigeants du PDL, pour déposer un recours administratif – une procédure obligatoire dans le cadre d'un litige opposant un citoyen à une administration publique. Depuis, elle fait face à plusieurs poursuites judiciaires.