Réuni en session ordinaire, le Conseil national du parti Attayar a rendu public un communiqué, dimanche 27 avril 2025, pour dénoncer l'aggravation de la crise économique, sociale et politique en Tunisie, pointant directement la responsabilité du pouvoir actuel. Le parti Attayar a considéré que les droits et libertés ont connu une « dégradation catastrophique », marquée par la fermeture progressive de l'espace public et la multiplication des restrictions sur les activités politiques, syndicales et civiles. Il fustige notamment l'utilisation abusive du décret 54 et d'autres lois pour « étouffer toute voix critique », dénonçant également la transformation de l'appareil judiciaire en un simple instrument aux mains du pouvoir exécutif. Parmi les événements récents témoignant de cette dérive, Attayar cite les lourdes condamnations infligées aux personnes jugées dans l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'Etat », dans un procès entaché de graves irrégularités. Le parti condamne aussi l'arrestation de l'avocat et ancien magistrat Ahmed Souab, qu'il qualifie de « victime d'accusations fallacieuses et de textes législatifs dangereux ». Sur le plan économique, Attayar exprime une « profonde inquiétude » face à l'effondrement du pouvoir d'achat et à l'aggravation de la précarité touchant les classes populaires et moyennes. Après quatre années de « pouvoir absolu », le parti estime que le pays est privé de toute vision claire en matière de développement durable. Il critique vigoureusement l'adoption de lois jugées « arbitraires », comme la récente réforme du Code des chèques, ainsi que la focalisation des ressources de l'Etat sur les « entreprises citoyennes », dénoncées comme des outils de clientélisme politique. Le Conseil national alerte également sur « l'échec manifeste » du pouvoir en matière de gestion de la question migratoire. L'absence de stratégie nationale indépendante, combinée à la conclusion d'accords « secrets et circonstanciels » avec des partenaires étrangers, ferait peser de lourdes menaces sur la souveraineté nationale et les droits des migrants. Attayar plaide pour que ce dossier soit retiré des mains d'une gestion « individuelle et chaotique » pour être discuté à l'échelle sociétale. Alors que la Constitution limite Kaïs Saïed à deux mandats, le parti met en garde contre « la montée des appels de perpétuation de la présidence », comparant les signaux actuels aux pratiques autoritaires observées sous Bourguiba et Ben Ali. Le parti s'alarme aussi du blocage délibéré de l'installation de la Cour constitutionnelle, pourtant prévue par le texte fondamental élaboré par Saïed lui-même. Ce vide institutionnel risquerait de plonger le pays dans l'incertitude en cas de vacance du pouvoir. Face à ce tableau sombre, le parti Attayar salue « la dynamique croissante des mobilisations protestataires pacifiques » portées par les forces démocratiques et de défense des droits humains. Le parti affirme sa participation pleine et entière à ces mouvements et appelle l'ensemble des Tunisiennes et Tunisiens à les rejoindre afin de « raviver l'élan populaire » et protéger les acquis démocratiques contre toute tentative de retour à l'autoritarisme.