Le ministère public près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a ordonné, mercredi 30 avril 2025, l'ouverture d'une information judiciaire visant Elyes Chaouachi, fils de Ghazi Chaouachi, récemment condamné à dix-huit ans de prison dans le cadre de l'affaire dite du complot. Résidant à l'étranger, Elyes Chaouachi a récemment publié plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles il critique la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme, celle-là même qui a jugé son père. En réponse, l'enquête a été confiée à l'unité nationale de lutte contre les crimes terroristes et les atteintes à la sûreté du territoire, chargée de mener les investigations nécessaires. Elyes Chaouachi, fils du dirigeant d'Attayar et prisonnier politique Ghazi Chaouachi, a affirmé, samedi dernier, que trois policiers se présentant comme membres de l'unité antiterroriste s'étaient rendus au domicile de ses parents. Sur place, ils ont interrogé sa mère, la magistrate Sofia Ben Agla, au sujet de sa localisation. Elle leur a précisé qu'il vivait à l'étranger, mais les agents ont insisté, exigeant davantage de coopération. Elyes Chaouachi a rappelé qu'il avait quitté la Tunisie légalement, il y a plusieurs années, par voie aérienne, et que les autorités tunisiennes en étaient parfaitement informées. « Ils ont effrayé ma mère et ma sœur, seules au domicile. Classer mon père comme terroriste ne leur suffit pas. Ils veulent faire de cette accusation une affaire héréditaire… L'injustice subie par mon père ne leur suffit pas. C'est la troisième affaire dirigée contre moi, mais la première où l'on m'accuse de terrorisme. Aujourd'hui, ce sont les élites du pays qu'on qualifie de terroristes : Ghazi, Souab, Jaouhar et d'autres encore », a-t-il écrit sur Facebook. Il s'est également interrogé sur les raisons ayant motivé la visite policière chez ses parents, affirmant qu'il ne se laisserait pas intimider. Il a conclu en se disant fier d'être, comme Ahmed Souab, l'une des victimes de ce qu'il qualifie d'injustice.