À l'occasion du 48e anniversaire de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), célébré ce samedi 17 mai à Tunis, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a livré une intervention marquée par un ton à la fois solidaire et combatif, soulignant la convergence naturelle entre l'engagement journalistique et la défense des droits humains. « Nous sommes heureux d'être ici, dans cet espace qui symbolise la lutte, l'indépendance et l'action volontaire en faveur des droits humains », a déclaré Zied Dabbar en ouverture de son discours. Il a rappelé que les journalistes tunisiens ne sont pas de simples invités à la LTDH : « des dizaines de journalistes sont membres actifs dans ses différentes sections. » Le président du SNJT a rendu hommage à l'avocat et militant des droits humains Mokhtar Trifi, figure emblématique de la LTDH et ancien secrétaire général de l'Association des journalistes tunisiens entre 1980 et 1984. « Il a laissé une empreinte indélébile dans notre profession, montrant que le journalisme se renforce lorsqu'il s'aligne sur les principes universels des droits humains. » Zied Dabbar a insisté sur les liens historiques et profonds entre les deux organisations, qu'il qualifie de « partenariat stratégique solide, centré sur l'humain et la défense pleine et entière de sa citoyenneté, sans concessions ni compromis ». Il a ensuite mis en garde contre les dangers que fait peser l'utilisation abusive de lois répressives, notamment le décret 54, qui selon lui « menace toutes les catégories sociales et professionnelles, et assèche ce qu'il reste de liberté d'expression, de presse, de réunion et d'organisation ». Cette dérive, dit-il, vise à imposer le silence et à faire accepter à la population des politiques économiques et sociales qui aggravent la pauvreté, l'exclusion, et la perte de souveraineté. « Nous souffrons encore de l'emprisonnement de Mourad Zeghidi, Chadha Haj Mbarek, Sonia Dahmani, Borhane Bsaies », a-t-il lancé, en appelant une nouvelle fois à leur libération ainsi que celle de tous les détenus d'opinion en Tunisie. Malgré la gravité du contexte, Zied Dabbar a conclu sur une note d'espoir, appelant les forces démocratiques à ne pas céder au découragement. « Nous sommes d'accord sur le diagnostic, sur les difficultés et les défis. Mais il y a encore de nombreux points de lumière capables de nous guider vers une autre Tunisie, démocratique et sociale. Il suffit d'un peu plus de solidarité entre les forces de liberté pour surmonter ce recul. »