Dans le cadre de l'affaire du meurtre de Rahma Lahmar, survenu en 2020, un tournant judiciaire majeur a été franchi. Me Taïeb Bessadok, avocat de la famille de la victime, a annoncé que 31 personnes sont désormais poursuivies, dont l'homme d'affaires Mehdi Ben Gharbia, visé par un mandat de dépôt émis récemment par le juge d'instruction. Ce dernier entamera prochainement l'interrogatoire des autres accusés avant de rendre ses décisions. Les poursuites s'appuient sur une enquête approfondie, ouverte depuis 2020, et ayant abouti à des charges lourdes contre plusieurs suspects. Selon Me Bessadok, la chambre d'accusation avait déjà émis des mandats de dépôt en 2023. Cependant, la défense des accusés avait introduit un recours devant la Cour de cassation. Après deux années de procédure, la haute juridiction a confirmé la validité des décisions initiales, permettant ainsi au juge d'instruction de les appliquer. Un crime organisé et prémédité Selon Mosaïque Fm, les investigations, techniques et judiciaires, ont mis en lumière l'existence d'un véritable réseau criminel, ayant agi de manière concertée. "Les éléments du dossier excluent la thèse d'un acte isolé", affirme l'avocat. Des preuves matérielles – notamment l'exploitation de téléphones portables et d'enregistrements vidéo – révèlent l'implication coordonnée de plusieurs individus et l'utilisation de véhicules lors de la commission du crime. L'enquête évoque également de possibles manipulations et dissimulations de preuves au cours des premières phases de l'instruction. Mehdi Ben Gharbia est notamment cité dans le dossier du fait que la victime, Rahma Lahmar, travaillait dans l'une de ses entreprises. Ce lien professionnel est considéré comme un élément déterminant dans les investigations. Les chefs d'accusation retenus à l'encontre des suspects sont particulièrement graves : constitution et appartenance à une entente criminelle, association de malfaiteurs, homicide volontaire avec préméditation, viol avec usage de violence, vol avec violences ayant entraîné la mort, dissimulation de preuves et complicité dans ces crimes, conformément aux articles 32, 131, 132, 158, 204, 227, 237, 258, 260 et 261 du Code pénal tunisien. La famille de la victime réclame justice et transparence dans une affaire qui suscite une forte émotion dans l'opinion publique tunisienne.