Dans un message adressé aux Tunisiens, mardi 27 mai 2025, depuis sa cellule de la prison de Belli, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, affirme être toujours détenue malgré la fin officielle de sa peine de prison, dénonçant une situation hors cadre légal et injustifiable. Selon ses déclarations, l'administration pénitentiaire a reconnu que la peine de seize mois prononcée contre elle a pris fin le lundi 26 mai 2025. Toutefois, aucune attestation de libération ne lui a été remise, pas même un document administratif confirmant la fin de sa condamnation. « Ils refusent de me fournir la moindre preuve écrite que j'ai purgé ma peine, au motif que je reste détenue pour d'autres affaires », explique-t-elle dans sa lettre.
Abir Moussi affirme que les deux mandats de dépôt sur la base desquels elle est toujours enfermée ont perdu leur validité, les dossiers en question ayant déjà été examinés par les chambres d'accusation compétentes. Elle précise que l'administration du pénitencier reconnaît ne plus disposer d'aucun mandat de détention valide à son encontre, tout en refusant malgré cela de procéder à sa libération. « Tant qu'il n'y a pas d'ordre explicite de libération, on ne vous relâchera pas », lui aurait déclaré un membre de l'administration, selon ses dires. Une phrase qui, pour la présidente du PDL, résume l'ensemble de ce qu'elle dénonce : une détention qui ne serait plus justifiée légalement, mais dépendrait uniquement d'une décision politique.
Abir Moussi alerte sur une dérive dangereuse : « On n'est plus dans une prison civile encadrée par la loi, mais dans une logique de détention arbitraire où la légalité n'est plus le critère ». Pour elle, le droit n'est plus appliqué tant que la décision politique ne l'ordonne pas.