La députée Fatma Mseddi a adressé, lundi 23 juin 2025, une question écrite à la cheffe du gouvernement concernant la légalité de la caravane humanitaire Al Soumoud. Dans son courrier, la parlementaire exprime des inquiétudes quant au cadre juridique, aux modalités d'organisation, aux activités ainsi qu'aux sources de financement de cette initiative. Selon les documents publiés par les organisateurs eux-mêmes, la caravane serait promue par une entité non reconnue légalement, appelée « Coordination », alors que les demandes d'autorisations ont été déposées au nom d'une autre association dénommée « Le million de rurales et les sans-terre ». Une configuration que la députée juge floue et potentiellement non conforme aux dispositions du décret-loi n°88 de 2011 encadrant les associations.
Dans ce contexte, Fatma Mseddi a posé une série de questions au gouvernement : * Dispose-t-il d'informations précises sur le statut juridique de la caravane, son mode de fonctionnement, et ses sources de financement matérielles et financières ? * Les services de l'Etat ont-ils suivi ce dossier, notamment à la lumière du débat public qu'il suscite ? * Une vérification a-t-elle été effectuée quant à l'origine et à l'utilisation des financements ? * Une coordination interinstitutionnelle, notamment entre les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères, a-t-elle été mise en place avant la délivrance des autorisations ? * Le gouvernement a-t-il identifié les organisateurs et participants, et vérifié la nature exacte des activités de la caravane ? * Enfin, quelles mesures seront prises pour éviter que certaines associations servent de façade à des activités échappant au contrôle de l'Etat ?
Cette interpellation parlementaire s'inscrit dans un climat de tension croissante entre la députée et les représentants de la caravane. Les critiques de la députée Fatma Mseddi à l'encontre de la caravane Al Soumoud se sont multipliées ces derniers jours, depuis l'annonce de l'initiative. Wael Naouar, porte-parole du mouvement Al Soumoud, a vivement réagi à ces prises de position. Dans une récente déclaration publiée sur les réseaux sociaux, il a fustigé l'élue, l'accusant d'avoir offensé à la fois le peuple tunisien et la cause palestinienne. Selon lui, elle « représente désormais une honte pour ceux qui l'ont élue », allant jusqu'à qualifier son opposition à la caravane d'« attaque contre la forme la plus noble de soutien au peuple palestinien en Tunisie depuis celle de Farhat Hached ». Wael Naouar a par ailleurs annoncé la préparation d'une pétition dans la région de Sfax-Sud pour réclamer le retrait de confiance à l'encontre de la députée.