L'ingénieur en halieutique et environnement Hamdi Hached a indiqué, mardi 24 juin 2025, une régression de la prolifération des algues marines toxiques (HAB) dans la délégation de Ksibet El Mediouni, relevant du gouvernorat de Monastir. Dans une publication partagée sur son compte Facebook, l'expert en écologie a expliqué qu'entre le 18 et le 23 juin 2025, les côtes de Ksibet El Mediouni ont connu une évolution notable de leur situation environnementale, se traduisant par une baisse marquée de la prolifération des algues marines toxiques (HAB), estimée à près de 64 %. M. Hached a précisé que les zones touchées par la marée rouge sont passées de 2,5 à 0,9 km² en l'espace de cinq jours. Il a souligné que cette régression ne relevait pas du hasard, mais résultait d'une combinaison de facteurs environnementaux favorables : l'intensification des courants marins a fragmenté les amas d'algues, empêchant leur accumulation. Parallèlement, une légère hausse du taux d'oxygène dissous, due à une meilleure aération naturelle des eaux de surface, a contribué à freiner la croissance des algues nuisibles. La stabilité thermique de la couche supérieure de la mer a également joué un rôle important, en empêchant l'apparition de conditions propices au développement de ces espèces.
Malgré ces signaux encourageants, l'ingénieur a averti que la situation écologique des côtes de Monastir demeurait fragile. Il a mis en garde contre une résurgence possible des proliférations si les sources de pollution — notamment les rejets domestiques, agricoles et industriels — ne faisaient pas l'objet de traitements structurels. Selon lui, ce répit ne doit pas masquer la nécessité d'une surveillance constante et d'actions scientifiques coordonnées pour restaurer durablement l'équilibre écologique du littoral.
Il convient de rappeler que le ministère de l'Agriculture a lancé, samedi 21 juin 2025, un appel à la vigilance suite à l'apparition d'une marée rouge sur les côtes de Monastir, provoquant une mortalité inhabituelle de poissons, liée à une prolifération de microalgues toxiques. Les autorités ont recommandé d'éviter la pêche et la consommation de poissons morts ou non contrôlés, tout en poursuivant des analyses pour en déterminer les causes exactes. Selon l'ingénieur Hamdi Hached, ce phénomène, observé sur une surface de 2,5 km², résulte de facteurs à la fois environnementaux et anthropiques, qui rendent la Méditerranée particulièrement vulnérable.