La députée Fatma Mseddi a déposé, mardi 24 juin 2025, une plainte auprès du procureur de la République près le Tribunal de première instance, visant Wael Naouar, porte-parole de la caravane Al Soumoud. Elle l'accuse de diffamation, d'incitation à la haine et de menaces à son encontre. Dans sa plainte, la députée affirme avoir été publiquement accusée de « trahison au profit d'un Etat étranger », en l'occurrence les Emirats arabes unis, de soutien au sionisme et de collusion avec des intérêts extérieurs. Ces accusations, selon elle, ont été formulées par Wael Naouar en représailles à ses critiques publiques contre les activités et l'encadrement de la Caravane Al Soumoud. Mme Mseddi dénonce également des actes d'incitation à la haine à son encontre, diffusés via les réseaux sociaux, notamment la page Facebook de Wael Naouar, ainsi que lors de réunions publiques. Elle évoque une campagne de harcèlement, de menaces répétées et de pressions subies, qui mettent en danger sa sécurité et celle de sa famille.
Face à ces faits qu'elle juge graves, la parlementaire demande l'ouverture d'une enquête pénale conformément aux dispositions du Code pénal tunisien et du décret-loi n°54 de 2022 relatif à la cybercriminalité. Elle se réserve aussi le droit d'engager une action civile. Mais au-delà de la plainte personnelle, Fatma Mseddi demande également une enquête judiciaire sur la légalité de la Caravane Al Soumoud elle-même. Elle souhaite faire la lumière sur le cadre juridique de sa création, le statut de ses organisateurs, ses activités, ainsi que ses sources de financement. Elle évoque de « possibles liens suspects avec des parties internes et étrangères » et estime que cela pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale, en référence au décret-loi n°88 de 2011 encadrant les associations.
Hier, Fatma Mseddi avait déjà adressé une question écrite à la cheffe du gouvernement pour interroger officiellement sur la légalité et la transparence de l'initiative. Elle y pointait notamment une incohérence entre l'entité se présentant publiquement comme « Coordination de la Caravane » et l'association légalement déclarée ayant déposé les demandes d'autorisation, à savoir « Le million de rurales et les sans-terre ». Wael Naouar a vivement répliqué via une déclaration sur les réseaux sociaux, dans laquelle il accuse la députée « d'avoir trahi la cause palestinienne » et d'être « une honte pour ses électeurs ». Il a également annoncé le lancement d'une pétition à Sfax-Sud pour réclamer le retrait de confiance à son encontre.