Suite à la diffusion de la lettre de démission de la députée Syrine Mrabet, mercredi 16 juillet 2025, sur les réseaux sociaux, les réactions se sont enchaînées. La députée elle-même, dans un post publié sur Facebook avant la fuite de sa lettre, avait fait part de sa fatigue, exprimant ainsi une profonde lassitude physique et émotionnelle. Quelques heures plus tard, la députée de la circonscription d'Ezzouhour - Sijoumi a vivement critiqué la fuite de la lettre, dénonçant une instrumentalisation politique de sa démission dans le but de nuire au président de la République, à qui elle a réaffirmé son allégeance dans la même publication. Par ailleurs, en se référant aux précédentes interventions de Syrine Mrabet pour mieux comprendre les motivations de sa démission, qu'elle justifie par des « raisons personnelles » et qu'elle n'a toujours pas officiellement validée, une prise de parole datant du 1er juillet 2025, lors d'une plénière à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), pourrait apporter un éclairage sur cette décision. Lors de cette intervention, Syrine Mrabet s'est directement adressée au président de la République, dénonçant le manque de réactivité de plusieurs ministres. « il y a des ministres qui nous reprochent de dévoiler des dossiers sur les réseaux sociaux, alors que lorsqu'on demande un entretien, ils nous répondent qu'ils ne parlent qu'au sein de l'ARP », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté : « Quand on publie une vidéo polémique sur Facebook, ce sont les ministres eux-mêmes qui nous appellent pour obtenir un rendez-vous. » Dans cette déclaration, la députée a également critiqué avec virulence le gouverneur de Tunis, qui, selon elle, n'a toujours pas convié les treize députés du gouvernorat à une réunion. Elle a aussi dénoncé son inaction après la visite d'une commission de l'ARP à la société Ellouhoum. « Monsieur le président de la République, la cheffe du gouvernement, lorsqu'elle était ministre de l'Equipement, nous répondait même à 3h du matin. Aujourd'hui, elle ne lit même plus nos messages », a-t-elle déploré. Elle a poursuivi : « Ceux qui disent que les députés sont nuls, ou les députés qui se sentent inutiles, qu'ils présentent leur démission. Pour ma part, j'ai assuré mon rôle dans ma circonscription conformément à la constitution. » Enfin, Syrine Mrabet a regretté l'absence de moyens mis à disposition des députés : « Nous n'avons qu'un micro et un téléphone. En dehors de cela, nous ne disposons de rien ! » a-t-elle conclu, en affirmant que si cette situation persiste, elle serait la première à présenter sa démission de l'ARP. Cette intervention met en lumière les raisons profondes de la démission de Syrine Mrabet. Il apparaît clairement que les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont tendues. Ce constat ne concerne pas uniquement Mme Mrabet : plusieurs députés ont, à maintes reprises, dénoncé les agissements du pouvoir exécutif à leur encontre. Par ailleurs, et parmi les députées ayant évoquer cette tension entre les deux pouvoirs, la députée Fatma Mseddi, lors de son passage à l'émission Sbeh El Ward, le 11 juin 2024, avait déclaré : « La vérité, c'est que la relation est tendue entre le gouvernement et l'Assemblée, notamment sur la question des prérogatives. Le gouvernement boycotte les initiatives des élus, au point qu'on en arrive à les supplier pour qu'ils nous écoutent. » Business News a tenté de contacter la députée Syrine Mrabet afin de confirmer sa démission et de clarifier ses motivations, mais sans résultats.