Le comité de défense de l'ancien juge administratif et avocat Ahmed Souab a publié, jeudi 17 juillet 2025, un communiqué dénonçant la décision de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis de rejeter la demande de libération de leur client et de renvoyer l'affaire devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes. Le communiqué alerte sur une dérive judiciaire et une volonté manifeste de criminaliser la liberté d'expression et de museler les voix critiques dans le pays. Selon le communiqué, la juge d'instruction a clôturé l'enquête le 2 juillet 2025 en retenant une série de chefs d'accusation à l'encontre d'Ahmed Souab. Ces accusations sont fondées sur plusieurs textes juridiques, dont la loi relative à la lutte contre le terrorisme, le Code des communications, le Code pénal ainsi que le controversé décret n°54 de 2022 relatif aux infractions en ligne. Le comité de défense dénonce la nature floue et excessive de ces charges. La défense rappelle que les déclarations et les actions de leur client relèvent pleinement de son rôle d'avocat, dans le cadre de sa mission de plaidoirie et d'expression critique. Elle met également en avant l'usage de la satire politique et des figures de style comme des formes légitimes de contestation, protégées dans toute société démocratique.
Enfin, le comité estime que l'incarcération prolongée d'Ahmed Souab, le refus de sa libération et la gravité des accusations portées contre lui s'inscrivent dans une logique plus large de répression des libertés. Il voit dans cette affaire une tentative de faire taire toute voix indépendante dans un climat politique de plus en plus hostile au débat public.
Il convient de rappeler que le collectif Free Ahmed Souab a annoncé aujourd'hui qu'une manifestation se tiendra le 25 juillet 2025, place Mohamed Ali, à l'occasion de la fête de la République. Dans un message publié sur Facebook, il dénonce une République « qui a perdu la tête » et une société plongée dans la peur et la répression. L'avocat Ahmed Souab, arrêté le 21 avril, est toujours en détention malgré les multiples demandes de libération. Il n'a pas pu bénéficier de l'assistance de ses avocats lors de sa garde à vue.