Wassim Hafedh Jaziri, 25 ans, originaire de Sfax, est décédé le 14 juillet 2025 au sein de la prison civile de Sfax, après un mois d'incarcération marqué par une succession d'abus et de négligences, avaient dénoncé ses proches. Si son décès a déjà suscité l'émotion, les circonstances de sa détention étaient restées floues. Dans un communiqué publié ce mardi 29 juillet 2025, l'association Intersection explique que le jeune homme a été interpellé le 4 mai 2025 à son domicile par des agents de la police. Il aurait été arrêté sans présentation d'un mandat, ni précision sur l'origine de la plainte le visant. Emmené menotté au poste de police de Sakiet Ezzit (Sfax), il a été interrogé en l'absence d'un avocat et sans avoir été informé de ses droits, en violation flagrante des garanties prévues par la Constitution. Souffrant de troubles psychiatriques sévères, Wassim a été hospitalisé brièvement le 5 mai, avant d'être transféré à la prison civile de Sfax. Sa famille affirme avoir alerté les autorités pénitentiaires sur la nécessité d'un traitement régulier, mentionnant cinq médicaments ainsi qu'un suivi par injections. Or, selon leurs témoignages, l'administration pénitentiaire a d'abord refusé de recevoir les médicaments, exigeant une ordonnance, ce qui a retardé la prise en charge. Même après acceptation, Wassim n'aurait reçu son traitement qu'une fois par jour, au lieu des deux doses habituelles, toujours selon le rapport d'Intersection. Son état s'est rapidement détérioré. Lors des visites, ses proches ont observé des signes de mal-être croissant : lésions cutanées, perte d'appétit, difficultés respiratoires, détresse psychologique. Le 10 juillet, Wassim aurait exprimé son désespoir et demandé à être conduit à l'hôpital. Ce transfert, promis, n'aura pas lieu. Le 14 juillet, il comparait exténué devant le juge d'instruction. Le soir-même, il décède en cellule. Le rapport du médecin légiste n'a toujours pas été rendu public. Le cas de Wassim Jaziri illustre un enchaînement d'atteintes aux droits humains. En l'espace de seulement quelques jours, deux autres décès similaires avaient été enregistrés début juillet dans des établissements pénitentiaires tunisiens, notamment, Hazem Amara, 24 ans, mort au pénitencier de Belli et Amine Jendoubi, 22 ans, décédé à la prison de Borj El Amri Les trois jeunes hommes, tous âgés de moins de 25 ans, avaient été signalés comme souffrant de problèmes de santé ou victimes de mauvais traitements, selon leurs familles. Ces derniers jours, des voix se sont élevées sur les réseaux sociaux et dans la société civile pour dénoncer une situation de plus en plus alarmante.