Six détenus de la prison de Sfax ont entamé le 03 juillet 2014 une grève sauvage de la de la faim pour protester contre de prétendus vices ayant entaché le procès intenté à leur encontre pour consommation de stupéfiants à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire. S'adressant aux représentants régionaux des médias, les proches de six détenus incarcérés dans la prison civile de Sfax, ont dénoncé, avant-hier vendredi 04 juillet 2014, les peines jugées excessives et injustes prononcées à l'encontre des leurs. Les six prisonniers avaient en effet été condamnés en première instance et en appel à des peines allant de 05 à 10 ans de prison ferme, en plus d'amendes, après avoir été déclarés coupables de consommation de matières stupéfiantes à l'intérieur de la prison. Les parents des détenus parlent à ce propos d'accusations calomnieuses et de coups montés par l'administration pénitentiaire. L'un des avocats de la défense et militant des droits de l'Homme à Sfax, Me Zoubeir Louhichi, dénonce des vices de forme ayant entaché la procédure légale lors de l'enquête. En effet, l'opération de prélèvements d'urines aurait été faite dans des bouteilles d'eau minérale, sous la supervision de pénitentiaires au lieu de se dérouler au laboratoire d'analyses, seule institution pouvant en garantir la validité. Me Louhichi, dénonce également qu'il appelle un procès express qui a privé les prévenus des garanties juridiques y compris de l'assistance d'avocats en première instance. Enfin, l'avocat de la défense et les proches des détenus, considérant que si délit il y avait, le procès aurait dû être intenté en même temps à la partie qui fournit ces matières. Ils réclament par conséquent l'arrestation des fournisseurs de stupéfiants, qui plus est, à l'intérieur des établissements pénitentiaires mêmes, de gros bonnets du trafic, soupçonnés de complicité avec certains pénitentiaires et qui, dit-on, jouissent paradoxalement de l'impunité. A signaler que le déclenchement de l'affaire, selon le rapport d'enquête menée par des agents de la prison civile à Sfax, avait été consécutif à une information parvenue à la direction de l'établissement, faisant état de la consommation de cannabis par un groupe de détenus à la chambre n°3. S'en est suivie une enquête qui a donné lieu à un prélèvement d'urine pour les besoins d'analyses au laboratoire de produits toxiques. Au cours de l'enquête, une perquisition surprise à la chambre n°4 du même pavillon, a permis de saisir une cigarette bourrée d'une matière semblable à du chanvre indien, camouflée dans le lit d'un détenu. Le rapport d'enquête a été par la suite transmis au ministère public qui aordonné l'ouverture d'une instruction, au cours de laquelle les prisonniers, interrogés ont nié les faits qui leur sont reprochés et contesté la validité des résultats des analyses effectuées, demandant à ce que de nouvelles analyses soient effectuées, sans l'intervention des agents pénitentiaires. D'autre part, les prévenus ont avancé la thèse de l'accusation calomnieuse et malveillante et fait état de traitements dégradants et humiliants. Le Tribunal de 1ère Instance Sfax 2, ayant eu à juger l'affaire a prononcé les peines de 05 ans de prison en plus d'une amende de trois mille dinars à l'encontre de 05 accusés, tandis que le sixième a écopé de 10 ans de prison.