Nizar Trabelsi, ex-membre d'Al-Qaida et ancien footballeur professionnel tunisien, est arrivé à Bruxelles vendredi 8 août, après avoir passé douze ans en prison aux Etats-Unis. Interpellé en Belgique peu après les attentats du 11 septembre 2001, il avait été condamné en 2004 pour un projet d'attentat contre une base militaire belge abritant des armes nucléaires et où étaient postés des soldats américains. Le journal Le Monde, citant les avocats du Tunisien, rappelle sa situation judiciaire complexe. Bien qu'ayant purgé une peine en Belgique, les Etats-Unis ont demandé son extradition, qu'un tribunal belge a initialement refusée en raison du principe « non bis in idem » (interdiction de double poursuite). Malgré cela, il a été extradé en 2013 vers les Etats-Unis, ce qui a valu à la Belgique plusieurs condamnations de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour violation des droits de Trabelsi. Acquitté en juillet 2023 lors de son procès américain, il est cependant resté détenu dans des conditions qualifiées d'« inhumaines ». La justice belge a à plusieurs reprises ordonné son retour, ce qui a finalement eu lieu en ce 8 août 2025. Nizar Trabelsi ne dispose ni de la nationalité belge ni d'un titre de séjour. Le ministère belge des Affaires étrangères prévoit de le placer en centre fermé en vue de son renvoi vers la Tunisie, où il a été condamné par contumace à vingt ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste. Sa défense conteste ce retour, soulignant le risque de torture en Tunisie, un argument soutenu par les accords bilatéraux et les tribunaux internationaux. Delphine Paci, avocate de Nizar Trabelsi, dénonce la gestion « illégale » de ce dossier, insistant sur le respect des droits fondamentaux, même pour une personne condamnée pour des crimes.