Les accusations portées contre l'élève recalé au baccalauréat, soupçonné d'avoir piraté le site d'orientation universitaire, sont perçues par certains comme la preuve de l'échec du système éducatif tunisien. Selon cette lecture, l'élève en question, considéré comme « créatif » dans le domaine technologique, a été condamné à l'échec scolaire par une école incapable de valoriser ses compétences. L'enseignante et députée Olfa Marouani a posté une réaction à l'affaire, mardi 12 aout 2025, où elle souligne qu'il ne s'agit pas de justifier l'acte du jeune, mais d'appeler à l'encadrer et à orienter ses aptitudes vers des usages bénéfiques pour la société. Elle a résumé la situation en deux scénarios possibles : soit l'élève recalé est un « génie » capable de contourner les systèmes officiels, et il faudrait alors reconnaître son talent, soit le système est lui-même fragile et facilement piratable, ce qui nécessiterait l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle mauvaise gestion des fonds publics. Le porte-parole et substitut du procureur de la République près le Tribunal de première instance du Kef, Yosri Houami, a confirmé, ce matin, que le suspect était bien un élève ayant échoué au baccalauréat. Il a précisé que celui-ci avait été interpellé, placé en garde à vue, et que huit mandats de dépôt avaient été émis à son encontre. La garde à vue a été prolongée de 48 heures. Les huit affaires, concernant autant de victimes, avaient été confiées à la cinquième brigade d'enquête sur les cybercrimes à l'Aouina. Le suspect est poursuivi pour falsification de documents électroniques à valeur juridique, altération volontaire de données informatiques et préjudice causé par la modification ou la suppression de ces données, conformément aux articles 172 et 175 du Code pénal et à l'article 23 du décret n°54. La peine encourue pourrait atteindre dix ans de prison pour chacune des huit affaires. Le représentant du parquet a ajouté que le jeune avait affirmé avoir agi seul, sans intention malveillante, évoquant un simple « concours de circonstances ». L'enquête se poursuit. Cette affaire a éclaté après les témoignages de plusieurs bacheliers tunisiens affirmant avoir été orientés vers des établissements qu'ils n'avaient pas choisis, malgré d'excellents résultats. Le cas de Mohamed Abidi, premier à témoigner publiquement, a déclenché une série de récits similaires, révélant une faille potentielle dans le système d'orientation universitaire. Le ministère de l'Enseignement supérieur a ouvert une enquête sur une douzaine de cas, avant que le parquet ne s'en saisisse.