En marge de la manifestation organisée ce mercredi 13 août 2025 à l'occasion de la Journée nationale de la femme tunisienne, le secrétaire général du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami, a dénoncé la dégradation continue de la situation des Tunisiennes, qu'il estime à l'image de celle du pays dans son ensemble. Présent aux côtés de l'organisation féministe Moussawat, branche féminine du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami a souligné que cette mobilisation n'avait rien d'une célébration : « Nous ne sommes pas là pour fêter, mais pour protester contre la réalité du pays et la situation déplorable des femmes : chômage, pauvreté, misère, féminicides, atteintes aux droits fondamentaux et menaces de recul des acquis », a-t-il déclaré.
Selon lui, les Tunisiennes, qui représentent la moitié de la population, subissent de plein fouet la crise économique, sociale, culturelle et politique. « Elles méritent une vie digne, avec un emploi, la préservation de leur sécurité et le respect de leur dignité », a-t-il insisté.
Hamma Hammami a mis en garde contre des projets de lois et discours politiques qu'il qualifie de "signaux inquiétants" pour les droits des femmes, citant notamment la proposition de divorce par simple déclaration, les rumeurs sur un possible retour de la polygamie ou encore d'autres idées "rétrogrades" circulant dans l'espace public.
Pour le leader de gauche, ces orientations s'inscrivent dans une logique plus large de dérive autoritaire : « On ne peut pas être fasciste ou dictatorial et populiste tout en étant au service des femmes. Ce type de régime ne peut qu'être contre elles », a-t-il affirmé.
Appelant les Tunisiennes à s'engager et se mobiliser, il a évoqué la situation particulièrement difficile des ouvrières agricoles, dénonçant des tentatives progressives de remise en cause des acquis arrachés par des décennies de lutte.