Episode 1 — Le mufti veut de la charia dans l'IA Le 10ᵉ Congrès international de la fatwa a vu notre mufti national, Cheikh Hichem Ben Mahmoud, s'inquiéter d'un sujet brûlant : l'intelligence artificielle. Enfin… brûlant pour lui. Dans un élan visionnaire, il a plaidé pour une IA « en harmonie avec la religion et la charia », alignée sur les principes du VIIᵉ siècle. Le futur, oui, mais seulement s'il marche pieds nus et regarde vers La Mecque. L'influenceur Mehrez Belhassen, plus terre-à-terre, n'a pas mâché ses mots : « si le mufti s'était abstenu de parler d'IA, qui, sur cette planète, serait venu lui reprocher son silence ? Pas un ingénieur à la Silicon Valley n'a stoppé un algorithme en disant : "Halte-là, il nous manque la fatwa tunisienne ! " Alors pourquoi ne pas profiter des vertus du silence, plutôt que de se fourrer dans un sujet qui ne le concerne pas et qui le ridiculise ? » Mehrez suggère même de l'occuper à autre chose — disons, traquer la lune tous les mois — pour lui éviter de se perdre dans des sujets qui le dépassent. Car derrière cette sortie, il y a un travers universel : toutes les religions veulent brancher leurs vieux câbles sur des systèmes du XXIᵉ siècle, espérant qu'un processeur dernier cri accepte leurs pilotes datant du Moyen Âge. Résultat : ça plante à chaque fois. Et c'est sans doute là… que tout s'emmêle.
Episode 2 — Sociétés communautaires : la citrouille à un million de dinars On les moque depuis des mois, mais l'Etat persiste : les sociétés communautaires, chouchous de Kaïs Saïed, verront leur plafond de financement passer de 300.000 à un million de dinars. Hasna Jiballah, secrétaire d'Etat chargée du dossier, l'a annoncé de nouveau cette semaine. Traduction : encore plus d'argent du contribuable pour des projets vides, anachroniques, et économiquement condamnés. Sur le papier, cinquante personnes s'associent, et hop, une entreprise naît. Dans la réalité : parkings à garder, citrouilles à cultiver, papiers « révolutionnaires » à base de cailloux… et des promoteurs sans business plan, souvent plus proches du folklore que de l'entrepreneuriat. Depuis 2022, le compteur oscille entre 64 et 120 sociétés créées, soit moins que les créations d'entreprises en une journée dans le secteur privé. Mais au lieu de se demander pourquoi ça ne marche pas, on préfère injecter plus d'argent, comme si les pertes passées n'étaient pas assez lourdes. Dans le reste du monde, ce genre de projets meurt faute de rentabilité ; chez nous, on le maintient sous perfusion. C'est un peu comme financer éternellement un puits sec en espérant, cette fois-ci, trouver de l'eau. Et c'est peut-être là… qu'on confond obstination et entêtement suicidaire.
Episode 3 — Quand la politique laboure l'absurde En visite surprise à Sejnane cette semaine, Kaïs Saïed a rencontré un habitant aux vêtements froissés qui lui a raconté, très sérieusement, que Khayam Turki lui avait « volé »… 450 hectares. Le président, dans un moment digne d'un mauvais film, lui a pris la main, l'a fait lever l'autre et lui a fait proclamer : « Je suis libre ! ». Libre, peut-être. Crédible, pas vraiment. À Sejnane, un terrain de 450 hectares n'existe pas. Et même si c'était le cas, comment, techniquement, le « voler » ? On imagine Turki se glissant de nuit sous un olivier pour murmurer : « Maintenant, c'est à moi », pendant que le cadastre, la conservation foncière et la paperasse disparaissent par magie. À moins qu'on nous explique comment un « milliardaire » terrien se retrouve incapable de payer un avocat pour défendre un bien de plusieurs millions de dinars. L'influenceuse Emna Ben Jemaa a résumé la scène avec un humour tranchant : « Nous à la maison quand une fille vole un bonbon à l'autre, c'est tout l'immeuble qui est alerté… Mais là, on parle de 450 hectares. » La disproportion est telle qu'on ne sait plus si on regarde une vidéo politique ou une publicité pour un sketch de Ramadan. Cette histoire sent le mensonge et la manipulation politique à plein nez. Khayam Turki, prisonnier politique condamné dans une affaire montée de toutes pièces, n'a visiblement pas suffi à convaincre de sa culpabilité. Alors on invente des hectares imaginaires pour le salir encore. Et c'est là qu'à défaut de cultiver des terres, certains cultivent l'absurde.
Episode 4 — Les Etats-Unis, plus forts pour tuer que pour protéger Les Etats-Unis dépensent des centaines de milliards pour leurs guerres, leurs porte-avions et leurs avions furtifs. Mais pour protéger leurs enfants ? Rien, ou presque. Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association révèle une surmortalité infantile de +78 % par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE. Entre un et 19 ans, l'écart monte à +80 %. Chez les nourrissons, la prématurité (+120 %) et la mort subite (+140 %) font des ravages ; chez les enfants et ados, ce sont les armes à feu (+1 400 %) et les accidents de la route (+145 %). Le pays compte des SDF à chaque coin de rue, des obèses à chaque pas, et maintenant des enfants plus malades que dans la plupart des nations riches : dépressions graves (+230 %), obésité (+137 %), troubles de l'anxiété (+206 %). Même la puberté précoce explose. Donald Trump bâtit des murs contre les immigrés, déclenche des guerres douanières tous azimuts… mais reste incapable de protéger ses propres enfants des balles, de la malbouffe, des opioïdes ou de la rue. La « plus grande démocratie du monde » est surtout devenue le plus grand paradoxe sanitaire du monde. Et c'est ainsi que l'Oncle Sam soigne ses missiles mieux que ses mômes.