Plusieurs médias grand public ont relayé qu'une société de Guangzhou, Kaiwa Technology, préparerait un « humanoïde enceinte » doté d'un utérus artificiel et capable d'accoucher d'ici 2026. Mais aucune preuve technique, médicale ou réglementaire solide ne vient confirmer un tel projet. Depuis, cette information a été massivement partagée sur les profils et pages tunisiennes, suscitant un débat nourri. Entre fascination, inquiétude et ironie, de nombreux internautes ont commenté et relayé ces publications.
En réalité, la science des « utérus artificiels » n'a jamais permis de mener une grossesse humaine complète. Les résultats les plus avancés concernent des fœtus d'agneaux extrêmement prématurés, maintenus en survie dans des systèmes clos de type biobag. Entre le 8 et le 18 août 2025, plusieurs sites d'actualité « lifestyle » et « insolite », dont le New York Post, ont affirmé que Kaiwa Technology présenterait au World Robot Conference 2025 (WRC), à Pékin, un humanoïde équipé d'un utérus artificiel, un prototype étant attendu pour 2026. Ces articles ne s'appuient sur aucune publication scientifique, aucun brevet et aucune démonstration tangible, en dehors d'images de synthèse. Le WRC a bien eu lieu du 8 au 12 août 2025, mais son programme officiel ne mentionne pas de « robot de gestation ». Les reportages sérieux ont plutôt porté sur des compétitions de robots humanoïdes (courses, football, etc.). Nos vérifications en ligne n'ont révélé aucun brevet pertinent déposé par Kaiwa en matière d'utérus artificiel. L'histoire semble provenir d'une interview relayée sur les réseaux sociaux et d'images générées par intelligence artificielle.
Mais où en est réellement la technologie des « utérus artificiels » ? En 2017, une équipe du Children's Hospital of Philadelphia (CHOP) a maintenu des fœtus d'agneaux extrêmement prématurés pendant quatre semaines dans un système clos (« biobag »), contenant du liquide amniotique artificiel et assurant l'oxygénation via le cordon ombilical. Ce résultat reste le plus robuste à ce jour, mais il s'agit d'expérimentations animales sur la prématurité extrême — et non d'une grossesse complète. Des revues scientifiques récentes rappellent que la gestation humaine artificielle est encore hors de portée et qu'elle se heurte à des obstacles scientifiques, cliniques et juridiques considérables. Certains articles citent la transplantation d'utérus réalisée à Göteborg (Suède) ainsi que la chirurgie robot-assistée. Mais il s'agit d'un tout autre domaine : les robots chirurgicaux sont utilisés pour prélever ou greffer un utérus chez une femme, permettant ensuite des grossesses naturelles. Cela ne signifie en aucun cas qu'un robot puisse porter une grossesse.
Ainsi, aucune preuve n'indique que la Chine, ni Kaiwa Technology, ait mis au point un humanoïde « enceint » doté d'un utérus artificiel capable de mener une grossesse humaine à terme. Verdict : infox.