Tweet Share TUNIS (TAP) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier un rapport selon lequel 15 millions de bébés dans le monde naissent prématurément, soit une naissance sur dix et environ un million d'entre eux meurent peu après leur naissance. Le taux des naissances prématurées à l'échelle mondiale varie entre 4,1 et 18,1 % selon les pays. Ces proportions n'ont aucun rapport avec les niveaux de développement, puisque les Etats-Unis se situent à hauteur de 12% et le Brésil à 9,2%. Quant à la Tunisie, elle occupe une position intermédiaire avec 8,9 % (chiffres OMS pour 2010). Dr Mohamed Chaouch, responsable du programme national de périnatalité à la Direction des soins de santé de base (DSSB), a indiqué à l'agence TAP que, sur les 180 mille nouvelles naissances par an, en Tunisie, environ 14 mille sont prématurées, contre un taux de mortalité de 17 pour mille naissances vivantes. S'agissant des causes de la prématurité des accouchements ou des naissances, le responsable a, tout d'abord, noté l'existence de différents types de prématurités ; à savoir, une prématurité ordinaire (32 à 37 semaines), une grande prématurité (28 à 32 semaines) et une très grandes prématurités (avant 28 semaines). Et d'ajouter, les causes de la prématurité peuvent être spontanées et souvent d'origine maternelle, induite, notamment, par les infections, les malformations utérines et autres facteurs comme le stress, l'anxiété et les conditions socioéconomiques. Elles peuvent, également, être induites par certaines manipulations médicales telles que la procréation médicalement assistée (fécondation in vitro) où le risque de grossesse précieuse est grand. D'autres prématurités, a-t-il indiqué, sont, au contraire, provoquées dans les cas où la santé de la mère ou du foetus est menacée. S'agissant des soins néonatals prodigués aux enfants nés de manière prématurée, Dr Chaouch a tenu de souligner l'importance de la prévention qu'il place à trois niveaux (primaire, secondaire et tertiaire), soit de la sensibilisation, voire diffusion de la culture sanitaire (examen prénuptial), aux prestations de soins néonatals et maternels intensifs. Il n'a, toutefois, pas omis de noter que 96 % des femmes enceintes consultent au moins une fois pendant leur grossesse et que seulement 68 % d'entre elles effectuent un suivi prénatal de qualité (4 à 5 consultations), indiquant, par ailleurs, que 5 % des femmes tunisiennes accouchent à domicile. Revenant aux soins néonatals, Dr Chaouch a assuré que la Tunisie est, aujourd'hui, au fait des dernières nouveautés techniques et technologiques dans le domaine de la néonatologie, soulignant, néanmoins, certaines lacunes au deuxième niveau des soins (1er niveau CHU, 2e niveau Hôpitaux régionaux). «Les services de néonatologie dans les institutions hospitalières régionales constituent le maillon faible de la chaîne et doivent faire l'objet d'une mise à niveau. Celle-ci passe, notamment, par le renforcement des équipements dédiés au traitement des conséquences de la prématurité», a précisé le responsable. Pour pallier ces lacunes, a-t-il ajouté, la Tunisie a déjà mis en place un plan pour la promotion et le renforcement de la néonatologie à travers la formation des médecins de premières lignes. Ce programme a donné lieu, en 2009, à «un système de recueil des données sur la mortalité périnatale», lequel n'est pas, actuellement, opérationnel à 100 pc, vu que seules 9 régions ont répondu à l'appel, en 2012. Tweet Share Suivant