Un dimanche d'enfer sur l'A1 Dimanche 31 août 2025 restera gravé dans la mémoire de nombreux automobilistes tunisiens. Sur l'autoroute A1, à hauteur d'Enfidha, les véhicules sont restés bloqués près d'une heure, et la circulation était encore perturbée lundi matin 1er septembre. L'embouteillage a été accentué par les travaux de renforcement de la chaussée à l'entrée de Tunis, conjugués au retour massif des vacanciers et à la rentrée scolaire pour certains établissements privés.
Ce lundi 1er septembre, les automobilistes restent encore coincés sur l'autoroute. En plus des embouteillages causés par les travaux, le passage par la route nationale est également compromis à cause d'un mouvement de protestation au niveau de Chgarnia.
« On a été coincés pendant plus d'une heure sous une chaleur accablante, avec les enfants dans la voiture. On ne savait pas si on allait pouvoir avancer », raconte une citoyenne, se rendant à Tunis avec ses deux enfants. « La voiture a surchauffé, on a dû s'arrêter sur le bas-côté pour laisser le moteur refroidir. Derrière nous, d'autres véhicules ont fait la même chose, ce qui a amplifié le bouchon. », ajoute un autre. Les tensions étaient palpables : klaxons répétés, altercations ponctuelles et automobilistes tentant de doubler par tous les moyens. Les images partagées sur les réseaux sociaux et les cartes de Google Maps montrent des kilomètres de véhicules à l'arrêt.
Des travaux nécessaires, mais mal programmés La Société Tunisie Autoroutes avait annoncé la reprise des travaux dès le 28 juillet 2025, sur le tronçon compris entre les points kilométriques 85 et 82,5, en direction de Tunis. L'objectif affiché : améliorer la sécurité et la fluidité de l'infrastructure. Ces travaux s'inscrivent dans un programme plus vaste débuté le 30 juin 2025 sur la section nord de l'A1. Si leur nécessité technique ne fait aucun doute, le choix du calendrier a suscité de vives critiques. « Ces travaux auraient dû être planifiés hors saison estivale », déplore un autre automobiliste fréquentant régulièrement l'axe. « Avec la rentrée scolaire et le retour des vacanciers, il était évident que la circulation serait paralysée. Pourquoi ne pas avoir privilégié les périodes de moindre affluence ? » Tunisie Autoroutes assure que tout est mis en œuvre pour limiter les désagréments : signalisation, coordination avec les forces de sécurité, sécurisation du chantier et accélération des travaux. Pourtant, aucune mesure spécifique pour fluidifier le trafic n'a été annoncée, et la date de fin du chantier reste inconnue.
Familles et automobilistes pris au piège Les témoignages des usagers illustrent le désarroi sur le terrain. Plusieurs familles ont été bloquées sous une chaleur accablante, certaines voitures ayant surchauffé au point de devoir s'arrêter sur le bas-côté. « On avait de l'eau, mais il faisait tellement chaud que les enfants étaient épuisés », raconte un autre automobiliste sur les réseaux. « Entre les klaxons, les coups de frein et les voitures qui se faufilent partout, on a vraiment cru que ça n'allait jamais finir. » La situation a provoqué un effet domino : embouteillages prolongés jusqu'au péage et aux stations-service, saturées par les automobilistes cherchant un café, un repas ou une pause sanitaire. Les parkings des stations se sont vite retrouvés engorgés, amplifiant le ralentissement sur l'axe principal.
Retour de vacances et rentrée scolaire : le cocktail parfait pour l'engorgement Le choix du moment des travaux a transformé une autoroute habituellement fréquentable en véritable piège. Les files de véhicules s'étendaient sur plusieurs kilomètres, avec des temps d'attente dépassant parfois une heure. Les automobilistes impatients ont tenté de forcer le passage par le bas-côté, créant des situations dangereuses. La coïncidence entre fin août, le retour massif des Tunisiens résidant à l'étranger et la rentrée scolaire a amplifié le chaos. Les stations-service et aires de repos, prises d'assaut par les voyageurs et les familles, ont vu leurs parkings saturés, provoquant à leur tour de nouveaux bouchons. Les travaux de renforcement sont indispensables pour la sécurité des usagers et la pérennité de l'infrastructure. Mais la stratégie de planification soulève des questions : comment concilier sécurité technique et fluidité du trafic, surtout en période de retour massif des vacanciers et de reprise pour de nombreux établissements scolaires et éducatifs ? Malgré l'engagement affiché par Tunisie Autoroutes pour accélérer les travaux et sécuriser la zone, l'absence de communication proactive sur les mesures d'atténuation et la durée exacte du chantier alimente la frustration des automobilistes.
Entre nécessité technique et désagréments quotidiens Le tronçon nord de l'A1 illustre les défis de la gestion du trafic routier en Tunisie. Avec l'augmentation du nombre de véhicules et des déplacements saisonniers, la planification des travaux devient cruciale. D'autres chantiers majeurs avaient déjà été lancés à des périodes inadaptées au trafic, se prolongeant pendant des mois sans aucune indication sur leur achèvement. Des solutions existent : travaux programmes à des périodes de faible affluence, communication renforcée, limitation de l'accès aux véhicules lourds à certaines heures, ou voies temporaires pour fluidifier le trafic. Leur mise en œuvre nécessite une coordination étroite entre autorités, sociétés gestionnaires et forces de sécurité routière. Pour palier le manque d'information, les internautes ont misé sur les groupes sur les réseaux ou les applications routières pour s'informer de l'état du trafic et pour donner des solutions aux autres automobilistes en leur conseillant de privilégier la route nationale ou les routes périphériques.
Dimanche 31 août a rappelé aux Tunisiens la fragilité de la circulation sur l'entrée de la capitale en période de travaux et de forte affluence. Les files interminables, les voitures immobilisées sous la chaleur et les stations-service saturées témoignent d'un quotidien stressant que beaucoup espèrent voir s'améliorer rapidement. L'objectif de Tunisie Autoroutes — garantir sécurité et fluidité — reste valable, mais la planification et la communication doivent être adaptées pour que les travaux nécessaires ne deviennent pas un cauchemar pour les usagers.