Le secrétaire général du mouvement Echaâb et ancien candidat à la présidentielle de 2024, Zouhair Maghzaoui, a vivement critiqué le projet de loi américain « Safeguarding Tunisian Democracy Act », présenté au Sénat en juin 2023 par les sénateurs Jim Risch et Bob Menendez. Selon lui, ce texte constitue une tentative de pression sur la Tunisie en raison de sa position ferme sur la cause palestinienne et sur les événements à Gaza. Ce projet de loi, introduit le 15 juin 2023 au Sénat américain, visait à conditionner une partie de l'aide de Washington à Tunis à des avancées concrètes en matière de démocratie et de respect des droits fondamentaux. Il prévoyait une réduction de 25 % de l'aide directe du Département d'Etat tant que l'état d'urgence restait en vigueur, tout en maintenant les financements destinés à la société civile.
Réagissant à cette initiative, Zouhair Maghzaoui a dénoncé une manœuvre politique destinée à sanctionner la Tunisie pour sa position sur la Palestine. Il a exhorté les forces nationales, malgré leurs divergences avec le pouvoir, à rejeter toute ingérence étrangère, estimant qu'« un tel scénario aurait un coût extrêmement lourd pour la Tunisie ». Il a également appelé le président de la République à consolider le front intérieur et à ouvrir un véritable dialogue avec les forces nationales « authentiques », tout en donnant la priorité aux dossiers brûlants du pays afin de limiter les tentatives d'intervention extérieure. Dans ses propos, Zouhair Maghzaoui a rappelé « ce que les Etats-Unis ont fait au Vietnam » et leur soutien actuel « à l'entité sioniste qui tue les enfants de Gaza ». Il a insisté sur la nécessité pour la Tunisie de refuser catégoriquement toute tutelle étrangère, soulignant que les expériences vécues en Irak ou ailleurs avaient démontré les conséquences désastreuses des ingérences.
Enfin, le dirigeant d'Echaâb a mis en doute la sincérité des intentions américaines, affirmant que Washington « ne cherche pas à promouvoir la démocratie », preuve en est, selon lui, de son alliance avec « les régimes les plus autoritaires et despotiques ».