La défense du dirigeant du mouvement Ennahdha, Mondher Ounissi, a dénoncé un grave incident survenu mardi 9 septembre 2025 à la prison de la Mornaguia. Selon ses avocats, Mondher Ounissi aurait été victime d'agressions verbales et physiques de la part d'un agent pénitentiaire. L'incident se serait produit vers 9h30, lorsque Mondher Ounissi a refusé de monter dans le véhicule de transfert surnommé « voiture de torture ». Ce fourgon serait utilisé pour transporter les prisonniers considérés comme dangereux dans des conditions qualifiées d'inhumaines. Face à ce refus, l'agent aurait roué le détenu de coups de poing et de pied à plusieurs reprises, tout en l'insultant. Informée de l'affaire, la direction de la prison a assuré à deux membres de la défense qu'une enquête administrative avait été ouverte et que le parquet de la Manouba avait été saisi de la plainte déposée par Mondher Ounissi. Dans un communiqué, le comité de défense a condamné ce qu'il qualifie de violation grave commise par un agent chargé d'assurer la sécurité du prisonnier, en contradiction avec la législation tunisienne et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Le comité a également alerté sur le retour de pratiques enracinées sous le régime autoritaire. Il a exprimé son étonnement face à l'absence d'expertise médicale officielle pour constater les traces de coups et d'ecchymoses. Enfin, il a rappelé qu'il se réserve le droit d'engager toutes les procédures judiciaires contre l'agresseur et ses éventuels protecteurs. Pour rappel, Mondher Ounissi est incarcéré depuis le 5 septembre 2023 dans le cadre de l'affaire dite du « complot 2 », liée à des enregistrements diffusés sur les réseaux sociaux à l'automne 2023, dans lesquels il évoquait des rencontres avec Othman, Hussein et Omar Jenayah, tout en critiquant ouvertement plusieurs figures d'Ennahdha. Son nom est, aussi, cité dans l'affaire de la mort de Jilani Daboussi, et ce en sa qualité de médecin. Un mandat de dépôt avait été émis à son encontre en mai 2024.