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Reconnaître la Palestine : un acte de justice, pas une faveur
Publié dans Business News le 23 - 09 - 2025

"Le temps est venu", a déclaré récemment le président Emmanuel Macron en évoquant la reconnaissance de l'Etat de Palestine. Une phrase qui résonne fort, mais qui interroge : le temps pour qui ? Pour la diplomatie française ou pour le peuple palestinien ? Car pour les Palestiniens, le temps s'est figé depuis plus de soixante-quinze ans.

Entre le temps palestinien et le temps français
Le temps palestinien : un temps d'atrocités et de survie. Chaque jour à Gaza, des familles sont décimées, des hôpitaux bombardés, des enfants mutilés. Les chiffres sont effrayants : des dizaines de milliers de morts, en majorité des civils, en quelques mois seulement. À cela s'ajoute le blocus, la faim, l'eau polluée, l'absence de soins. Le temps palestinien n'est pas un horizon diplomatique abstrait : il est fait de sang, de ruines et de survie quotidienne.
Pendant que l'on parle de "calendrier politique" dans les capitales occidentales, un peuple entier lutte pour conserver sa dignité humaine la plus élémentaire.
Alors, que signifie pour la France de dire que "le temps est venu" ? Signifie-t-il que Paris est enfin prêt à assumer son rôle d'héritière des Lumières et de la Révolution française, ou restera-t-elle prisonnière des pressions d'une Amérique trumpiste, alliée d'un gouvernement israélien mené par Benjamin Netanyahou et sa politique d'extrême droite ?
Reconnaître la Palestine aujourd'hui ne serait pas céder à une mode diplomatique, mais renouer avec l'universalité des droits de l'homme. La France a trop longtemps différé ce moment historique. Plus de 140 Etats dans le monde l'ont déjà fait. À quand le tour de la République française ?
À cet égard, il est nécessaire de saluer le courage de pays comme l'Espagne, dirigée par des socialistes, qui dès le début a su adopter une position claire et engagée. Madrid n'a pas tergiversé, ni attendu que Washington ou Tel-Aviv dictent sa conduite. Elle a choisi d'assumer un choix politique cohérent : celui de la justice et du droit international. Cet exemple démontre que l'Europe n'est pas condamnée à l'impuissance, à condition d'avoir des gouvernements qui portent des convictions et non des calculs.

Reconnaître la Palestine est une obligation de droit international
Reconnaître la Palestine, c'est refuser d'effacer un peuple enraciné dans une histoire millénaire. C'est reconnaître que chaque vie compte, qu'il n'y a pas de hiérarchie dans les victimes, et qu'aucune paix ne peut naître de l'injustice.
Reconnaître la Palestine est une obligation de droit international. Ce n'est autre que l'application de la Charte des Nations unies (article 1 §2), qui consacre le droit des peuples à l'autodétermination. Ce n'est pas inventer un Etat, mais admettre une réalité niée : un peuple vivant, enraciné, porteur d'une culture et d'une histoire millénaire.
La Cour internationale de justice, dans son avis du 9 juillet 2004 sur le mur construit en territoire palestinien, l'a rappelé : "Tous les Etats sont tenus de ne pas reconnaître la situation illégale résultant de la construction du mur et de ne prêter ni aide ni assistance à son maintien." Laisser perdurer le déni, c'est prolonger un cycle de violence. Reconnaître la Palestine, c'est choisir la paix par le droit.
Un Etat ne se réduit pas à des frontières tracées sur une carte. C'est une identité vivante qui résiste et existe par sa langue, sa poésie, sa cuisine, sa musique. La Palestine vit dans chaque vers de Mahmoud Darwich, dans chaque assiette de maqlouba partagée en famille, dans chaque mélodie de oud qui traverse la Méditerranée, dans chaque broderie qui raconte un village détruit mais jamais oublié. Disons-le haut et fort, tant qu'il reste une mémoire, une transmission, aucun peuple ne peut être effacé. L'histoire l'a prouvé : des civilisations entières ont survécu à l'exil et à l'oppression par la force de leurs traditions. La Palestine n'est pas une promesse, elle est une réalité humaine et culturelle. Reconnaître la Palestine, c'est fermer les portes de l'injustice et ouvrir celles d'une paix durable. Pour rappel, quand certains intellectuels, responsables politiques ou citoyens français pleurent à juste titre les victimes du 7 octobre, il est essentiel de rappeler qu'un être humain normalement constitué pleure chaque victime du terrorisme, qu'elle soit israélienne ou palestinienne, Ukrainienne ou Russe, croyante ou athée. Pleurer les uns et ignorer les autres, c'est trahir l'humanité.
Nous ne devons pas accepter le sionisme dans sa logique coloniale et ségrégationniste. Nous devons le combattre pour retrouver la paix et le vivre-ensemble. Nous devons apprendre à nous mettre à la place de ceux qui ont été chassés de leur maison, de leur terre, de leurs souvenirs. Et surtout, nous ne devons pas laisser l'histoire se répéter avec les mêmes erreurs. La vraie intelligence politique et le vrai courage moral consistent à faire mieux : Reconnaître la Palestine, c'est aussi reconnaître que l'Ukraine a droit à son histoire, et c'est bannir toute colonisation future de la terre ou de la culture d'un autre peuple. C'est fermer les portes de l'injustice et ouvrir celles d'une paix durable. Cet acte de reconnaissance est une paix du futur pour tous.
C'est ce bien commun qu'il faut sauver.

*Vice-Présidente de l'Internationale Socialiste des Femmes


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