Dans un post publié vendredi 26 septembre 2025 sur les réseaux sociaux, l'opposante et ancienne prisonnière politique Chayma Issa s'est exprimée avec virulence à l'égard de l'ancien ministre des Affaires religieuses et dirigeant du mouvement Ennahdha, Noureddine Khadmi. À Hammamet, des adolescents se sont alignés pour accomplir une prière collective dans le lycée, provoquant la tentative d'intervention de la directrice. La scène, qui aurait pu rester anecdotique, a enflammé les réseaux sociaux et relancé les débats identitaires.
C'est dans ce contexte que Chayma Issa a fortement critiqué l'ancien ministre. Elle a rappelé que, par le passé, elle s'était rendue auprès de lui en compagnie de son ami Jaouhar Ben Mbarek pour défendre son droit – ainsi que celui de sa famille – à voyager et à rejoindre son poste à l'étranger, après avoir été interdit de déplacement. « Peu de temps après, nous avons été arrêtés, emprisonnés, jugés… Pendant ce temps, notre professeur ne nous a ni soutenus, ni défendus, ni même exprimé sa solidarité », écrit-elle. Chayma Issa critique également l'attitude actuelle de l'ancien ministre qui, selon elle, « sans la moindre gêne », a partagé une vidéo relative à l'incident de la prière collective dans le lycée, alors que ce genre de dossier relevait directement de ses attributions lorsqu'il était en poste. L'opposante ironise en soulignant que, malgré les hautes fonctions occupées par Noureddine Khadmi, y compris à l'université, il n'avait pas été en mesure « de construire ne serait-ce que des sanitaires décents ». Elle rappelle aussi la vigueur avec laquelle il avait mené, avec d'autres, la bataille contre le projet d'égalité successorale. « Vous vous êtes autoproclamés défenseurs du Coran et de la Constitution, puis vous avez sombré dans le silence, comme si la Constitution n'avait pas été bafouée et comme si les droits n'avaient pas été violés », poursuit-elle.
Enfin, Chayma Issa met en garde la jeunesse et l'opinion publique contre toute instrumentalisation des débats religieux et identitaires. Elle ironise : « Il est triste que votre unique domaine d'intervention se limite aux questions religieuses et à ceci ou cela, le reste ne vous concerne pas… » Elle appelle à se concentrer sur l'essentiel : la défense des droits et des libertés dans leur intégralité, la préservation du vivre-ensemble et l'acceptation de la différence. « Notre seul salut passe par l'attachement à une liberté totale et complète », conclut-elle.