Depuis l'attaque de la flottille Al Soumoud à Sidi Bou Saïd, le 9 septembre, les autorités tunisiennes sont passées de dénégations maladroites à des communiqués évasifs, avant de s'enfermer dans un silence pesant. Ce qui aurait dû être traité avec transparence, compte tenu de la gravité de l'événement et de son retentissement international, s'est transformé en une démonstration d'opacité préoccupante. Dans un premier temps, le pouvoir a tenté de minimiser l'affaire en évoquant un « incendie survenu dans un gilet de sauvetage », écartant d'emblée l'hypothèse criminelle. Mais, au lendemain de la deuxième attaque, le ministère de l'Intérieur a fini par reconnaître un « acte délibéré » et promis de faire toute la lumière. Une promesse restée sans suite : aucune avancée n'a été communiquée à l'opinion publique, laissant le champ libre aux rumeurs et aux spéculations. Ce mutisme officiel contraste avec l'importance de l'affaire, qui a mobilisé de nombreux médias étrangers et suscité des réactions au plus haut niveau. En quelques jours, quatre pays — la Turquie, les Etats-Unis, la Jordanie et le Panama — ont publiquement cité la Tunisie parmi les Etats visés par des attaques attribuées à Israël. Pourtant, sur le terrain, l'Etat tunisien s'est contenté d'un silence qui pèse comme un aveu d'impuissance. Un nouvel élément est pourtant venu relancer les interrogations. Selon nos confrères de Mosaïque FM, ce vendredi 26 septembre, un mandat de dépôt a été délivré contre un ressortissant étranger impliqué dans cette attaque. Mais, trois heures après la diffusion de l'information, aucune réaction officielle n'est venue ni la confirmer ni la démentir. Ce mutisme ne fait qu'ajouter à la confusion et nourrit davantage l'idée d'une omerta organisée autour d'un dossier qui ne cesse de prendre de l'ampleur.