Le Syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (Spot) a annoncé, mardi 30 septembre 2025, qu'il revenait sur sa décision de suspendre le système du tiers payant pour les médicaments destinés aux maladies ordinaires, mesure qui devait entrer en vigueur à partir du 1er octobre 2025. Cette décision avait été prise en raison de la crise financière qui frappe durement les pharmacies privées à travers le pays. Dans un communiqué, le Spot explique avoir annulé cette mesure « après une série de réunions avec les différentes parties intervenant dans le secteur de la santé et du médicament ». Le syndicat dit avoir constaté un climat positif lors des dernières discussions, tout en soulignant la nécessité d'accélérer la mise en œuvre de réformes urgentes et à moyen terme afin de garantir la pérennité du service pharmaceutique et le droit des citoyens à l'accès au médicament. Le syndicat a précisé que les conclusions des réunions tenues avec le ministère de la Santé, le ministère des Affaires sociales, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), les distributeurs de médicaments en gros et l'Ordre des pharmaciens seront soumises à l'assemblée générale extraordinaire prévue pour le 25 octobre 2025. Celle-ci constitue, rappelle le Spot, l'instance souveraine habilitée à trancher sur les décisions stratégiques du secteur. Le bureau national du syndicat a par ailleurs invité toutes les parties prenantes à honorer leurs engagements et à les traduire en mesures concrètes. Il a exhorté la présidence du gouvernement ainsi que les deux chambres législatives à inscrire dans le projet de lLi de finances 2026 des dispositions permettant de stopper l'hémorragie économique, d'atténuer l'inflation et la pression fiscale, et de mettre en place une véritable justice fiscale. Le Spot a également insisté sur l'importance d'assurer les conditions nécessaires à la réussite des réformes structurelles promises, affirmant sa détermination à défendre la profession et à protéger le service pharmaceutique. Il a appelé les pharmaciens à se mobiliser autour de leurs instances syndicales et à participer activement aux prochaines échéances qui détermineront l'avenir du secteur.
En conclusion, le syndicat rappelle que la situation financière des pharmacies demeure critique. Selon lui, les délais de paiement ont atteint entre 120 et 150 jours, alors que l'accord initial prévoyait un délai de quatorze jours. En 2024, les pharmaciens avaient accepté, à titre exceptionnel, un délai de soixante jours. Ces retards ont fragilisé les finances des officines, qui peinent désormais à régler leurs fournisseurs et la Pharmacie centrale tunisienne (PCT). Certaines pharmacies, notamment dans les régions de l'intérieur, sont même menacées de faillite. Le Spot souligne enfin que, « contrairement à ce que certains croient, les marges bénéficiaires des pharmaciens sont faibles » et rappelle que la marge appliquée sur les médicaments est restée fixe depuis 1996.