Plus de 500 jours se sont écoulés depuis l'arrestation de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, détenue depuis le 11 mai 2024. Sa sœur, Ramla Dahmani, a choisi de marquer ce cap par un message publié sur les réseaux sociaux. « Chaque jour creuse la plaie un peu plus», écrit-elle, évoquant les appels quotidiens de leur mère, partagée entre solitude et inquiétude. À travers son message sur les « 500 jours », Ramla Dahmani a voulu mettre en lumière la dimension intime de cette épreuve familiale, entre inquiétude, douleur et solidarité.
Sonia Dahmani fait face à cinq affaires judiciaires, toutes liées à ses prises de parole médiatique. Deux d'entre elles ont déjà abouti à des condamnations définitives en appel, représentant deux ans et deux mois de prison ferme. Une troisième affaire, assortie d'une peine de deux ans en première instance, est actuellement en appel. Sa défense dénonce de graves violations de procédure et rappelle que toutes les poursuites reposent sur l'application du décret 54, texte largement critiqué pour ses atteintes à la liberté d'expression. L'arrestation de Sonia Dahmani, menée le 11 mai 2024 dans les locaux de la Maison de l'avocat à Tunis, avait provoqué une vive indignation au sein de l'Ordre des avocats et des milieux médiatiques. Le fait que l'opération ait eu lieu dans l'enceinte même de l'institution professionnelle avait marqué les esprits. Depuis l'incarcération de sa sœur, Ramla Dahmani s'est imposée comme l'une de ses porte-voix les plus résolus. Refusant le silence, elle multiplie les témoignages sur les conditions de détention et les atteintes aux droits fondamentaux. Cette prise de position lui a cependant valu d'être à son tour ciblée. En juillet 2025, l'avocat Sami Ben Ghazi a révélé que Ramla Dahmani avait été condamnée par contumace à deux ans de prison, en vertu du décret 54, avec exécution immédiate. Les avocats de la défense ont découvert cette décision en consultant les registres du tribunal de première instance de Tunis. Ramla Dahmani a réagi avec fermeté à cette condamnation, estimant être poursuivie pour son engagement : « Condamnée pour avoir défendu Sonia. Pour avoir raconté ce qu'elle subit. Pour avoir dérangé. » Elle affirme ne rien regretter et revendique une posture de résistance : « Je ne suis pas une fugitive, je suis une résistante. Tant que je respire, je continuerai à dénoncer, à écrire, à me battre. »