Le ministère tunisien des Affaires étrangères est au centre d'une vive polémique depuis le début des attaques israéliennes contre la flottille Al Soumoud, à bord de laquelle se trouvent plusieurs citoyens tunisiens. Alors que la société civile se mobilise, de nombreux internautes dénoncent l'absence de réaction officielle et accusent le ministère de « tourner le dos » à ses propres ressortissants. Sur la page Facebook officielle du ministère, les critiques se sont multipliées. « Réveillez-vous, il y a une flottille civile transportant de l'aide humanitaire, dans les eaux internationales, qui a été interceptée et piratée… ce n'est pas nous qui le disons, c'est ce que dit le droit international ! », a écrit un internaute, jugeant incompréhensible le silence du ministère alors que plusieurs Tunisiens et Tunisiennes figurent parmi les passagers.
D'autres ont rappelé le contraste avec la réactivité habituelle du ministère : « Le 13 juin, quand Israël a attaqué l'Iran, le ministère a publié un communiqué de condamnation le jour même. Le 9 septembre, après une attaque contre des dirigeants du Hamas au Qatar, un communiqué a été publié dans les 24 heures. Et le 2 octobre, quand 26 Tunisiens ont été enlevés par Israël… le ministère se tait », a ironisé un autre commentateur. La décision du ministère de restreindre puis de fermer les commentaires sur ses deux dernières publications a amplifié l'indignation. « Voilà la première réaction de notre diplomatie : fermer les commentaires sur Facebook, pour ne pas être dérangée par des remarques… comme si l'enlèvement de Tunisiens en pleine mer sous les yeux du monde entier ne la concernait pas », a dénoncé un internaute, fustigeant une attitude perçue comme une fuite face à ses responsabilités. Cette controverse alimente un sentiment croissant de colère, alors que plusieurs mouvements citoyens appellent à une réaction rapide et ferme des autorités tunisiennes, estimant que « le silence officiel contraste avec la mobilisation populaire » observée devant l'ambassade américaine et dans les rues de Tunis.