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Tout sera fait pour éviter le décalage dangereux entre la sphère réelle et la sphère financière
Publié dans Business News le 07 - 10 - 2008

La Tunisie suit de très près la crise financière qui a touché l'économie mondiale. Plusieurs mesures ont été adoptées, dont la création, sur instructions du Chef de l'Etat, d'une cellule de veille placée sous la responsabilité de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Sa mission consiste à observer l'évolution de la situation sur les marchés financiers internationaux et, partant, prendre à temps les décisions qui s'imposent pour la préservation des acquis de l'économie tunisienne.
Une communication dans ce sens a été faite par Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) dont nous présentons ici l'essentiel.
Dans sa communication publiée lundi 6 octobre 2008 en fin de journée, Taoufik Baccar a analysé les origines de la crise financière internationale, ses conséquences sur le plan national et international et l'appréciation de sa gravité par la Tunisie dès son début. Il a mis en exergue les mesures prises face à cette crise et les enseignements tirés au plan national et sur les projections économiques, situant le taux de croissance à 6%.
S'agissant des origines de la crise, le gouverneur de la BCT a précisé qu'à la base, la présente crise est due à la prolifération des crédits hypothécaires dits « subprimes », accordés à des taux d'intérêt variables au cours des dernières années par les banques américaines à une catégorie de clientèle à risque élevé, à un moment où les taux d'intérêt étaient faibles. Ces prêts ont été transformés par la suite en titres sur le marché financier. (…)
D'autre part, et compte tenu de la faiblesse de la rémunération du crédit, du rétrécissement des marges et de la réduction de plus en plus importante des commissions et autres frais bancaires, les banques internationales ont dû chercher d'autres sources de revenus. Cela les a conduites à une prise de risques excessive, dont les effets ont été mal évalués.
L'effet de contagion s'est ensuite fortement amplifié par la quasi-disparition de marchés pour les produits structurés adossés à ces crédits subprime, et dont une bonne partie s'est avérée détenue par les banques d'investissement. C'est ce qui explique la faillite de Lehman Brothers ou Bear Stearns, le rachat de Merrill Lynch par Bank of America et les difficultés encore vécues par d'autres institutions financières.
En ce qui concerne les conséquences et les enseignements possibles sur le plan international de cette crise, Taoufik Baccar a précisé qu'outre les fortes pertes déjà enregistrées par les grandes banques internationales et dont le total a déjà dépassé les 500 milliards de dollars, (sans compter le risque de pertes supplémentaires, le risque majeur auquel la Réserve Fédérale et les banques centrales des principaux pays industrialisés essaient de faire face) est le risque de paralysie totale du marché monétaire international.
Cette crise va certainement amener à corriger un certain nombre d'orientations. La crise subprime est un croisement entre deux phénomènes: l'orientation massive par les banques de l'épargne vers le secteur de l'habitat, et l'utilisation sans garde-fous, des techniques financières très sophistiquées et souvent non transparentes, telles que la titrisation, qui fournissent l'effet de levier, et mènent au décalage entre la sphère réelle et la sphère financière.
Cette crise, estime encore le gouverneur de la Banque centrale, va imposer une réglementation plus stricte de ces activités. Elle va également amener les autorités à réorienter les banques vers le financement des activités du secteur réel à l'instar des activités industrielles, des activités d'économie d'énergie, de nouvelles technologies, activités que les banques ne savent pas suffisamment faire actuellement. Tout sera fait, a t-il affirmé, pour éviter ce décalage dangereux entre la sphère réelle et la sphère financière.
Pour ce qui est de l'appréciation de la gravité de la crise dès son début, M.Baccar a avancé que l'ampleur de la crise a été mesurée dès son déclenchement. En juillet-août 2007, La Tunisie était en pleine sortie sur le marché financier au Japon, quand les premiers signes augurant d'une grave crise financière faisaient leur apparition. Face à une marge de crédit escomptée de 45 à 50 points de base, la BCT a dû céder 25 points de base pour pouvoir réussir la mobilisation des ressources. Certains pays ou institutions financières, a t-il fait remarquer, n'ont pas pu à l'époque réaliser leurs sorties sur ces marchés.
Par la suite, et sur instructions du Président de la république, une commission d'évaluation et de suivi a été créée et une série de mesures a été adoptée tant au niveau de la gestion des réserves en devises du pays, qu'au niveau de la réglementation des crédits de logement, a rappelé le gouverneur de la BCT.
Concernant l'évaluation de l'impact possible de cette crise sur l'économie tunisienne, M.Baccar a estimé qu'il faut distinguer entre l'impact direct, et l'impact indirect ou à terme.
Cette crise a immédiatement pour impact d'augmenter la marge appliquée aux crédits mobilisés sur le marché financier international, particulièrement par les pays émergents. Il s'agit là, a t-il précisé, d'un ancien réflexe, étant donné pour une fois, cette crise n'est pas partie des pays émergents comme ce fut le cas de la crise du sud-est asiatique, ou de la crise de la dette mexicaine.
A titre d'exemple, les marges sur les émissions tunisiennes qui ont baissé jusqu'à 40-50 points de base pour des maturités de 5 à 10 ans, sont passées au pic de la crise, lors de la faillite de Lehman Brothers, à plus de 200 points de base.
Pour cette raison, la Tunisie, a indiqué le gouverneur, n'est pas sortie sur le marché financier en 2008, et la Banque Centrale a proposé au gouvernement de ne pas le faire aussi en 2009, et de mobiliser les ressources nécessaires au budget de l'Etat exclusivement sur le marché local, d'autant que le pays connaît sur le plan interne, une situation de surliquidité depuis le début de 2008.
M. Baccar a souligné que les institutions financières tunisiennes n'utilisent pas de façon massive les techniques qui étaient à l'origine de la crise et du décalage entre la sphère réelle et la sphère financière à l'instar des produits de titrisation structurés: les Mortgages Backed securities ou MBS, les crédits Defautl Sawp ou CDS, les Collateralized Debt Obligations ou CDO à du fait que les placements des banques locales de leurs ressources en devises sur les marchés financiers internationaux obéissent à des règles strictes.
Concernant la Bourse de Tunis, la part des étrangers dans la capitalisation boursière, de l'ordre de 25 %, est détenue par des actionnaires de référence et non par des investisseurs financiers, ce qui lui confère une certaine stabilité et la met, a priori, à l'abri des risques de contagion.
Pour ce qui est de l'impact indirect, il est évident, a noté M.Baccar, que si l'économie mondiale entre dans une phase de récession, son impact sera direct sur l'économie tunisienne, La Tunisie étant un pays ouvert sur l'extérieur, et à terme aucun pays ne peut être à l'abri de cette crise que beaucoup de spécialistes comparent à celle de 1929.
Le schéma retenu pour 2009, a relevé le gouverneur de la BCT, table sur une augmentation de la croissance de 6 % contre 5,1 % estimé pour 2008, grâce en particulier à la demande extérieure, et c'est dire la nécessité de continuer le renforcement de notre capacité concurrentielle.


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