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Le textile tunisien résiste à la concurrence chinoise : La lingerie fine ne fait pas dans la dentelle...
Publié dans Business News le 21 - 11 - 2008

Avec une croissance des exportations de 15% en 2007, la branche de la lingerie fine démontre une impressionnante capacité de résistance au "tsunami" chinois. C'est que les corsetiers tunisiens ont très vite fait preuve de réactivité en misant sur la spécialisation dans les produits haut de gamme, les petites séries et les réassorts. Des niches où la grosse machine de production de l'empire du Milieu a encore beaucoup de mal à s'y engouffrer.
Il y a quatre ans prenait fin l'accord multifibres qui garantissait un accès privilégié des produits textiles tunisiens au marché européen. La branche de la lingerie montre une grande capacité de résistance à la déferlante chinoise, capacité qui dépasse de loin celle des autres filières du secteur. Après un léger tassement en 2005 et 2006, les exportations de la branche ont enregistré une croissance de 15% en 2007. Durant cette même année, les exportations des autres branches du secteur ont enregistré un taux de croissance moyen de 8%.
Les produits de lingerie - vêtements de nuit, maillots de bain, culottes , soutiens-gorges, strings, sous-vêtements pour homme - exportés en 2007, ont rapporté au pays 620 millions de dinars, contre 540 millions une année auparavant.
Avec 12,2% du total des exportations, les produits de lingerie se sont classés en troisième position après les pantalons de ville et les jeans (26,3%) et les vêtements en maille (14,5%).Ce sont essentiellement les produits balnéaires, dont la croissance s'est située autour de 20%, qui ont tiré vers le haut les exportations de la branche. Trois marchés européens ont absorbé l'essentiel des exportations: la France (53%), l'Italie (26%) et l'Espagne (15%).
La Tunisie est actuellement classée second fournisseur de l'Union Européenne, en maillot de bain, après la Chine. Elle est aussi le premier fournisseur méditerranéen de ce produit avant le Maroc et la Turquie.
Même la levée, au 1er janvier 2008, des derniers quotas européens à l'encontre de la Chine, qui a jeté un nouveau coup de froid dans les ateliers de confection spécialisés dans les autres filières du secteur du textile et habillement, n'a pas inquiété outre mesure les corsetiers tunisiens. Pourtant, le match est, pour le moins, inégal au niveau des coûts de production entre le plus petit pays du Maghreb et ses concurrents directs. Confectionner un soutien-gorge pour seulement 5 euros ou encore un maillot de bain pour 8 euros, toutes taxes comprises, n'est plus un exploit. On trouve désormais bien moins cher du côté de Pékin ou encore Kiev et Bucarest. Le salaire horaire minimal, baromètre favori des délocalisations, est de 0,7 euro en Tunisie, de 0,5 euro en Roumanie, 0,35 euro en Ukraine et de 0,3 euro seulement en Chine.
« Au lendemain de la fin des quotas d'importations européens, tous les observateurs donnaient pour mourante la filière, composée majoritairement de petites et moyennes entreprises, employant moins de 50 personnes, et orientées à hauteur de 88% vers l'exportation », se rappelle Samir Ben Abdallah, président de la chambre syndicale des fabricants de lingerie fine, rattachée à l'Union Tunisienne de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). Et de renchérir : « Mais les industriels tunisiens ont très vite trouvé la parade. Alors que l'empire du Milieu a mis en avant ses coûts de production imbattables, nous avons joué la carte de la proximité avec le vieux continent et d'un savoir-faire développé au fil de plusieurs décennies ».
Explication : les 230 entreprises spécialisées dans la confection de dessous ont misé sur le haut de gamme, mettant en avant une « haute technicité » de la main d'œuvre spécialisée dans la fabrication de la lingerie. Cette activité est devenue un métier difficile. Il s'agit de la confection des articles qui se négocient au millimètre prés. La confection d'un soutien-gorge, par exemple, est un assemblage très minutieux d'une trentaine de petites pièces souvent confectionnées dans des tissus fragiles et précieux. Des guipures, des broderies, des bretelles, des armatures, du plastique, du nylon, des agrafes, de la dentelle… « Ce savoir-faire, qui a traversé la Méditerranée, a incité les marques les plus prestigieuses de lingerie en Europe, comme Simone Pérèle, Barbara, Lejaby, Triumph, Dim, Playtex ou Wonderbra à délocaliser leur production en Tunisie », précise M. Ben Abdallah, dont l'usine , Intimio sous-traite les marques La Perla et Aemona.
La proximité avec le vieux continent a constitué un atout supplémentaire. Elle a permis à la Tunisie de répondre aux petites commandes des donneurs d'ordres européens et d'assurer des livraisons rapides. « La Chine n'a pas encore fait ses preuves dans les petites séries et les délais de livraisons très courts. Il arrive que des clients nous réclament 100 pièces en plusieurs tailles et modèles, avec un délai de livraison d'une semaine. Une usine chinoise employant 5000 personnes laisserait facilement tomber cette commande », confie le patron d'une entreprise employant vingt personnes à La Charguia.
Toujours est-il que cela ne suffit plus aujourd'hui. La guerre contre l'ogre chinois, qui déploie des efforts titanesques pour monter en gamme, est loin d'être gagnée. Les fabricants tunisiens de lingerie savent qu'ils ne peuvent assurer leur survie sur le long terme que grâce au développement de leur capacité de production en co-traitance (achat de matières premières, découpe du tissu, logistique….) et en produit fini. Certains d'entre eux commencent déjà à faire les premiers pas dans ce domaine en proposant des modèles maison dans leurs plaquettes commerciales destinées à l'exportation. D'autant plus que les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures de nature à inciter les industriels du secteur à sortir du rôle de sous-traitant anonyme, comme l'augmentation du plafond des crédits destinés à la modernisation de l'outil de production et les aides financières assurées par le Fonds de développement de la compétitivité industrielle.


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