Abdelhamid Triki, secrétaire d'Etat chargé de l'investissement extérieur a déclaré, jeudi 27 novembre 2008, à Sousse, que l'intégration régionale par le biais de l'Union Pour la Méditerranée (UPM), se traduira par la réalisation d'un point de croissance de plus pour les 43 pays membres de l'Union (27 au Nord et 16 au Sud de la Méditerranée) et permettra de passer d'une logique d'échanges commerciaux à une logique d'intégration. M. Triki, qui intervenait dans le cadre de la 23ème session des journées de l'entreprise, organisée les 27 au 28 novembre a ajouté que le succès de cette intégration est tributaire du lancement de projets fédérateurs et de la dynamisation des structures régionales d'appui (accord d'Agadir...). Il devait ensuite passer en revue les défis majeurs que l'UPM se doit de relever et au nombre desquels figurent la pression démographique, le chômage, et le manque de savoir-faire au Sud. Il a souligné les disparités socio-économiques entre le Nord et le Sud et mis en garde contre leur aggravation si rien n'est fait, notant que le revenu par tête d'habitant en Europe est 5 à 6 fois supérieur à celui des pays du Sud. En Tunisie, a-t-il dit, ce revenu représente actuellement 35% de celui en vigueur en Europe, affirmant que ce retard ne peut être comblé qu'à condition de réaliser des taux de croissance plus élevés (+7%). S'agissant des projets structurants prévus par l'UPM, en l'occurrence les projets en matière d'eau, d'énergie et d'environnement, le secrétaire d'Etat a soutenu que ces projets ne manquent pas certes d'enjeux mais devraient être accompagnés par la réalisation de projets répondant aux priorités de développement du Sud. Parmi les secteurs qui méritent d'être développés dans le cadre de l'UPM, le secrétaire d'Etat a évoqué le secteur agricole et son rôle dans la réalisation de la sécurité alimentaire et le besoin des industries du Sud en matière de savoir-faire et de technologies. Concernant le rôle des entreprises dans l'édification de l'UPM, M. Triki a insisté sur l'intérêt qu'il y a à améliorer l'environnement des affaires en Tunisie et a rappelé que les européens entreprennent deux fois plus de réformes pour faciliter les affaires qu'au Sud. Le secrétaire d'Etat a traité ensuite de l'impact de la crise financière internationale sur l'UPM, et fait remarquer qu'il importe de dépasser les effets pervers actuels de la crise et de réfléchir dès maintenant à l'après-crise, et aux moyens de tirer profit des corrections institutionnelles qui seront opérées à moyen terme pour relancer la croissance. Il a fait observer que la Tunisie s'est engagée déjà dans de nouveaux programme visant à améliorer la compétitivité de l'économie du pays, à renforcer l'intégration sectorielle, à se préparer au mieux à l'échéance de la libéralisation des échanges et enfin, à consolider l'infrastructure et à améliorer l'environnement des affaires.