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Publié dans L'expert le 13 - 07 - 2009

Selon la théorie des géographes, la Rive Sud et la Rive Nord de la Méditerranée étaient en un seul morceau. Les séismes et les secousses les ont séparées: c'est la force de la nature. Les deux rives ont aussi une histoire coloniale très riche et très sombre dans la vie des peuples de la région: c'est la force des hommes. La réalisation a aussi créé un Nord riche et développé, et un Sud pauvre ou en développement: c'est la force du développement. Voilà 2 rives, que la nature, les hommes et le développement ont voulu séparer. Mais les hommes d'aujourd'hui veulent les réunir, pour des raisons et des enjeux différents. Plusieurs tentatives ont été mises en œuvre pour aboutir à un tel objectif. Le dernier fut l'Union Pour la Méditerranée lancée il y a tout juste un an. A son premier anniversaire, ce projet ambitieux semble, comme ses prédécesseurs à l'agonie. Déjà la naissance était très difficile. Retour sur un an de l'histoire d'une union.
Une énième tentative d'union
L'UPM est une nouvelle tentative d'unification des deux rives de la Méditerranée. Il y a eu déjà le lancement du dialogue 5+5. C'est une enceinte informelle lancée dans les années 80 et qui réunit le Portugal, l'Espagne, la France l'Italie, Malte les a joint en 1991, d'un côté et l'Union du Maghreb Arabe (Tunisie, Maroc, Algérie, Libye et Mauritanie) de l'autre côté. Des réunions régulières sont organisées, dont une s'est tenue en Tunisie, mais les avancées sont minimes, vu la prédominance des dossiers sécuritaires et d'immigration clandestine. Le projet d'une banque de développement réunissant les 10 pays n'a pas encore vu le jour.
Vint ensuite, le processus de Barcelone lancé en novembre 1995. Il regroupe les 27 Etats européens et les 12 Etats de la Rive Sud et Sud-Est. Il comporte 3 volets: politique et sécurité, économique et financier, social, culturel et humain. Le projet ambitionne de créer une zone de libre-échange à l'horizon 2010.
Un bras financiers (MEDA) a été mis en place pour financer les projets communs. Le processus a enregistré un bilan mitigé voire un échec total.
En 2003, l'Europe lance l'idée de la politique européenne de voisinage avec de nouveaux accords de libre-échange et de nouveaux secteurs de coopération. La méthode de la PEV se base sur la négociation de priorités selon les pays et l'établissement de plan d'actions. La Tunisie a son plan d'action déjà élaboré depuis 2004 et adopté par les deux parties. Mais l'absence de financement et de multilatéralisme ont limité la réussite de la PEV.

Naissance de l'UPM
L'idée de l'UPM part de l'échec du processus de Barcelone et fut lancée par Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne à la présidence française. Lors de son lancement, l'actuel président français disait: «Barcelone, c'est bien parce que c'est le Nord qui aide le Sud. Mais Barcelone, je suis désolé de le dire, ce n'est pas le partenariat entre les peuples. Barcelone, c'est une erreur parce que c'est la poursuite du dialogue Nord-Sud tel qu'il est instauré après la décolonisation». Le projet, tel que conçu par le président français, fut l'union des pays riverains de la Méditerranée, mais sous la pression d'Angela Merkel, l'Union de la Méditerranée devient l'Union Pour la Méditerranée et intègre tous les pays européens, portant le nombre des membres à 39 pays. Déjà le projet initial est «défiguré».
Le 13 juillet 2008, l'UPM est lancé avec la présence de 43 Chefs d'Etats et de gouvernement. La diplomatie française était très active pour aboutir à la réussite du Sommet de Paris.
Le projet comprend 6 initiatives: la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes de la mer, la protection civile, le plan solaire méditerranéen, l'Université euro-méditerranéen et l'initiative méditerranéenne de développement des entreprises.
Sur le plan structurel, l'UPM est doté d'un sommet tous les deux ans, une coprésidence partagée entre l'UE et un pays de la Rive Sud (actuellement l'Egypte), un secrétariat, un comité permanent conjoint basé à Bruxelles.

Des difficultés politiques et institutionnelles
Après un an de son lancement, plusieurs difficultés empêchent un vrai départ de l'UPM. Ces difficultés ont été synthétisées dans une communication faite lors d'une réunion de la commission des affaires européennes tenue le 31 mars dernier au Sénat français.
– La disposition relative au financement de l'UPM est restée vague. En effet, il a été stipulé que les projets devront bénéficier de moyens de financement supplémentaires, outre le budget communautaire, la participation du secteur privé et des institutions financières internationales. La déclaration de Paris a posé de grands principes et renvoyé de nombreuses questions à plus tard.
– Le conflit israélo-palestinien, était comme d'habitude très présent. Déjà Israël a refusé d'accorder à la Ligue Arabe le statut d'observateur, mais les pays arabes y tiennent. Plusieurs réunions ont été annulées pour cette raison.
– La localisation du secrétariat de l'UPM: plusieurs pays ont été candidat pour accueillir le siège du secrétariat, dont notre pays. La candidature de la Tunisie n'a pas été soutenue par les pays arabes, refusant des réunions auxquels participeraient les Israéliens, chez nous. Notre pays, a enfin renoncé.
– Le fonctionnement de la coprésidence: le pays représentant le Sud fut l'Egypte, et c'est le pays présidant l'UE qui assure la représentation de la Rive Nord. La République Tchèque, assurant la présidence de l'UE durant les 6 derniers mois a accepté que la France continue à cooprésider l'UPM. Mais la Suède qui vient de prendre la présidence de l'UE a refusé la reconduction d'un tel accord, et voulait assurer elle-même la cooprésidence de l'UPM.
La réunion des ministres des Affaires étrangères tenue à Marseille en novembre 2008 a permis d'éclaircir certains points:
– La Ligue Arabe a obtenu un statut d'observateur dans toutes les réunions et à tous les niveaux.
– Le siège a été attribué à la ville de Barcelone.
– Le secrétaire général sera un ressortissant de la Rive Sud.
– Les postes de secrétaires généraux adjoints ont été attribués à l'Autorité Palestinienne, Israël, Malte, la Grèce et l'Italie. Après une grande pression, la Turquie a obtenu un siège.

Le conflit israélo-palestinien: question épineuse
Le processus de l'UPM a été très affecté par l'attaque «sauvage» des Israéliens sur la Bande de Gaza en janvier dernier. Toutes les activités de l'UPM ont été suspendues. Plusieurs réunions ont été reportées. Ce conflit était aussi très important dans l'échec du processus de Barcelone. Certains analystes avancent que l'UPM ne reprendra pas, avant la résolution définitive de ce conflit.
La dernière initiative pour relancer le projet de l'UPM fut la réunion tenue le 25 juin dernier à Paris, des ministres de l'Environnement des 43 pays membres pour débattre des projets de développement durable. A la suite de cette réunion 23 milliards d'euros ont été débloqués pour financer des projets environnementaux. Le plus important projet qui concerne la Tunisie est la création de gigantesques centrales thermodynamiques dans le Sahara, qui permettraient via des câbles marins d'alimenter l'Europe. Des panneaux photovoltaïques vont être installés dans les déserts tunisien et marocain d'ici 2020.
Après un an d'existence, l'UPM semble en panne. Il faudra sans doute beaucoup d'efforts pour résoudre les problèmes politiques et de financement de l'UPM. La prédominance du conflit palestinien retardera plusieurs projets. Pour ne pas être sévère dans le jugement de l'UPM, il est nécessaire d'attendre encore un an, avec la réunion des Chefs d'Etats.
Comme disent les Américains, qui ont plusieurs ambitions dans la Méditerranée: wait and see


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