M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'énergie et des PME a déclaré jeudi, à Sousse, que les plans de relance économique en cette période de crise gagneraient à ne pas se limiter à l'Europe, ou à des pays pris isolément, mais à englober aussi l'Union pour la Méditerranée (UPM) car il est clair, selon lui, que la croissance et la compétitivité sont à chercher particulièrement au Sud qui connaîtra et qui connaît déjà des années de croissance significatives. Le ministre qui intervenait dans le cadre de la 23e session des Journées de l'entreprise a ajouté qu'il est regrettable qu'il n'y ait pas eu à ce jour d'initiative ni de l'UPM ni de la ligue des Etats arabes sur les répercussions de la crise financière internationale sur les économies de la région malgré les propositions avancées, alors que se multiplient les initiatives au sein de l'union européenne et dans certains pays du Sud dont la Tunisie. M. Chelbi a indiqué que le succès de l'UPM est tributaire de trois conditions. Au niveau de l'Union européenne, et de l'UPM il s'agit d'appuyer les projets de modernisation et d'infrastructures, d'instaurer un Made in Euro-Med plutôt qu'un Made In Europe, à faire accéder les pays du Sud aux programmes de recherche-développement. La deuxième condition consiste à oeuvrer à promouvoir l'intégration horizontale et à créer entre autres un marché commun maghrébin ou arabe. La troisième condition dépend de la performance de chaque pays membre et de sa capacité à s'adapter aux nouvelles exigences de l'intégration régionale. Il a soutenu à ce sujet que la Tunisie, son économie, ses entreprises ont largement tiré profit de l'intégration du pays dans la zone de libre- échange Euro-méditerranéenne et compte bien accélérer le processus dans le cadre de l'UPM. Ainsi, a-t-il dit, les exportations tunisiennes ont été multipliées par 4 entre 1995 et 2008 passant de 2,3 milliards d'euros à plus de 10 milliards d'euros, faisant de la Tunisie le premier exportateur du Sud de la méditerranée. L'objectif est d'atteindre à l'horizon 2016, 20 milliards d'euros au niveau des exportations à destination de l'Europe. Quant au partenariat, le nombre d'entreprises industrielles européennes implantées en Tunisie a doublé passant de 1200 en 1995 à plus 2500 entreprises en 2008, faisant également de la Tunisie le pays sud-méditerranéen qui attire le plus d'entreprises européennes.