L'importance et le poids du secteur de l'artisanat dans l'économie tunisienne et dans le développement du pays sont démontrés par les différentes manifestations qui se tiennent au fil des mois. Comme chaque année, Tunisiens ont célébré les Tunisiennes et les lundi 16 mars 2009 la journée nationale de l'habit traditionnel, l'un des événements phares. Ces manifestations sont appuyées par l'intérêt croissant que lui portent les pouvoirs publics et par des chiffres significatifs. L'artisanat contribue actuellement à hauteur de 5,28% de l'ensemble des exportations. Cette contribution passera à 8,94% en 2016. Une stratégie nationale a été adoptée en vue de promouvoir le secteur, de réaliser la mise à niveau des entreprises artisanales et d'optimiser la formation professionnelle des jeunes en les incitant à réhabiliter l'héritage ancestral. En 2009, les autorités s'attendent à ce que de l'artisanat participe à hauteur de 5,94%au PIB. Ce chiffre atteindra 8% en 2016, selon les prévisions du ministère du Commerce et de l'Artisanat. Ainsi, la valeur ajoutée de ce secteur sera de 6.256 dinars en 2009 et de 11.130 en 2016. Actuellement, le nombre d'artisans s'élève à 371.000. Il évoluera à 412.000 en 2016. Pendant l'année en cours, 56.000 emplois seront crées dans ce secteur. Ce chiffre atteindra 112 mille en 2016. La 26ème édition du Salon de la création artisanale se tient du 13 au 23 mars 2009 au Parc des Expositions du Kram. C'est l'Office national de l'artisanat (ONA) qui déploie, depuis plus de deux décennies, des efforts gigantesques pour faire honneur au patrimoine et à la tradition de nos ancêtres Véritable vitrine de l'artisanat, le Salon est devenu le point de convergence de milliers de créateurs, d'exposants (à peu près 700) et de quelque cent mille visiteurs - 120 mille sont attendus à cette 26ème édition, selon les organisateurs. 35% des exposants participent au Salon pour la première fois. Pour cette édition 2009, des espaces ont été consacrés à l'exposition du travail du cuivre, des carreaux de faïence et à la région italienne de Lombardie. Comme à l'accoutumée, le salon est divisé en deux parties : l'une réservé aux expositions et l'autre au commerce. La première abrite plusieurs sous-espaces : un espace musée dédié cette année aux divers métiers de l'artisanat, un espace de référentiel culturel et des métiers consacrés à l'exposition de produits à haute valeur artistique, historique et culturelle qui seront choisis dans les musées et collections privées, une exposition d'objets anciens en cuivre et une exposition d'échantillons de carreaux de faïence. En outre, une aile présentera les réalisations et acquis accomplis durant deux décennies en matière de création artisanale. La seconde partie comprend l'espace commercial qui couvre 8.000m2, 600 stands et 700 exposants. Deux stands, l'un consacré aux jeunes promoteurs, l'autre à la province italienne de Lombardie sont les deux nouveautés de cette édition. Le stand des jeunes promoteurs vise à encourager et à encadrer ces jeunes qui préparent leur entrée sur le marché. Il rassemble 48 jeunes de différents gouvernorats. Le stand de la Lombardie est à l'honneur de cette région et de ses artisans. Comme pour les précédentes manifestations, plusieurs concours ont été organisés, en marge de cette manifestation : le concours national de la création (216 artisans représentant les différentes régions du pays), le concours du meilleur emballage des articles d'artisanat (24 participants de 11 gouvernorats), le concours de la création artisanale des jeunes étudiants des instituts des beaux arts, de design et des métiers et des centres de formation professionnelle (56 participants de 6 gouvernorats du pays) et des trois nouveaux concours sectoriels dans le domaine des fibres végétales, les métiers de la poterie, la pierre, la tapisserie. En marge du Salon, une conférence sur l'évaluation de la formation professionnelle dans le secteur de l'artisanat et une table ronde sur le partenariat Artisanat-Université seront organisés. Ce sera l'occasion également d'un partenariat fructueux entre l'Office de l'artisanat et la société d'encouragement des métiers d'art (SEMA) qui inaugurent leur jumelage ces jours ci. Parmi les prix décernés cette année, "La khomsa d'or", distinction qui récompense le meilleur habit inspiré du patrimoine, a été attribué au styliste Féthi Boughanmi, du centre sectoriel pour la formation en habillement de la Manouba qui a créé des robes et tailleurs originaux. Sa ligne de vêtement est inspirée du patrimoine vestimentaire de Raf-Raf, la "Qmejja" et la "Farmla". Typiques de cette région du gouvernorat de Bizerte, les habits en soie et coton, tissés à la main et teints manuellement, s'ornent de motifs en forme de fleurs, de couleurs verte, bleu turquoise et rose fuchsia. Le Concours national de la création a été, quant à lui, remporté par Tarek Ben Othman pour sa collection de bijoux en argent et d'ébénisterie. Taoufik Chaouach a remporté le Prix du jury grâce à sa broche sertie de pierres précieuses. Enfin, Leila Bennani a reçu le premier Prix du Concours de la création réservée aux étudiants pour sa collection d'accessoires pour salles de bain. L'impulsion de la création, la promotion des produits artisanaux et des métiers d'art est l'objectif des manifestations organisées au fil des jours en Tunisie. Les pouvoirs publics veillent depuis des décennies à diversifier le contenu de notre artisanat qui allie tradition et modernité. Il reste à impliquer le plus grand nombre possibles d'intervenants des diverses structures et à consacrer le principe de partenariat. L'échange d'expériences et de centres d'intérêts ne peut que favoriser les opportunités d'affaires et la commercialisation tous azimuts du produit artisanal. Imen Nouira