La bonne gouvernance d'entreprises est au cur de tous les débats. Elle est essentielle pour la survie et la pérennité de l'entreprise, surtout dans un contexte mondialisé où la transparence et la compétitivité constituent la seule arme de résistance possible. Mais qu'est ce que la "Bonne Gouvernance" ? A quoi sert-elle effectivement ? En quoi est-elle indispensable pour les PME ? Pour le cas des PME tunisiennes, à majorité familiale, la bonne gouvernance est-elle possible ? La bonne gouvernance, selon le rapport Cadbury, en Grande Bretagne, est « la manière dont les entreprises sont dirigées et contrôlées ». Certains principes doivent être respectés, dont en première ligne la transparence aussi bien dans la gestion que dans la circulation de l'information. Ce principe a l'avantage de réduire les risques d'abus de tous genres dans la direction de l'entreprise. Une bonne gouvernance suppose aussi la présence de dirigeants et d'administrateurs compétents, disponibles, intègres et responsables. Sans oublier que pour garantir une bonne gouvernance, l'entreprise doit être gérée selon une vision stratégique à long terme plutôt que sur des considérations immédiates, au jour le jour. Les PME tunisiennes, à majorité familiale, sont-elles éligibles à la bonne gouvernance ? Apparemment oui. En tous les cas, tout le monde s'active à promouvoir la bonne gouvernance. Car, elle permet de créer de la valeur pour l'actionnaire. Aussi, des mécanismes sont-ils mis en branle dans cet objectif : séminaires, rencontres, guides de bonne gouvernance, création, au sein de l'Institut arabe des chef d'entreprises d'un institut de gouvernance. Mieux, l'IACE a même créé un prix pour la bonne gouvernance, ainsi qu'un prix pour le meilleur article publié sur la question de la gouvernance d'entreprises. C'est dire que le sujet occupe le devant de la scène et que les PME sont sollicitées. Il semble qu'elles y sont de plus en plus sensibles. Il faut dire cependant que la notion même de "bonne gouvernance" est quelque peu controversée. D'où, l'utilité de l'Institut de Gouvernance dont l'une des missions serait de définir la gouvernance, de mieux l'approcher et de mieux la vulgariser. Plus encore, l'Institut de la gouvernance tentera de promouvoir les meilleures pratiques et compétences pour la mise en place d'une bonne gouvernance. Il est désormais établit que la bonne gouvernance est de nature à consolider la structure des PME et à leur permettre de mieux gérer les relations entre l'ensemble de parties prenantes. Car, on ne rappellera pas assez que pour une bonne gouvernance, les rôles de chaque partie prenante devraient être définis: conseil d'administration, comités spécialisés... L'évaluation d'une organisation des pouvoirs et des contre-pouvoirs dans une organisation - Connaître les points clés de la législation D'un autre côté, l'adhésion aux principes de gouvernance est articulée autour d'un certain nombre de documents de l'entreprise, à l'instar des statuts. Ces documents définissent, à juste titre d'ailleurs, les rôles respectifs de chaque partie et de chaque responsable, y compris les actionnaires, la protection de leur droits quand ils sont minoritaires .Et pourquoi pas l'élaboration d'une charte de gouvernance d'entreprise, des codes de conduite pour les administrateurs ainsi qu'un code de déontologie des affaires pour le personnel. Tous ces éléments visent à assurer la transparence et la responsabilisation. Du côté de la Tunisie, la plupart des PME sont des sociétés à caractère familial. Avec la mondialisation, elles sont appelées à relever de nouveaux défis et sont confrontées à de nouveaux risques. D'où, l'introduction du concept de bonne gouvernance, sa promotion et l'incitation des PME à y adhérer pour la survie des PME. Sur les 200 premières entreprises en Tunisie, 75 sont familiales. Leur rôle est important dans la concrétisation des objectifs de croissance, et d'emplois dans un contexte où l'Etat s'st désengagé de toutes activités de production et a passé le témoin au secteur privé. Les conséquences du transfert, au niveau de la gestion des PME, est évident. Il est clair qu'on ne plus gérer une entreprise dans un marché ouvert à la concurrence comme on la gérait dans un marché protégé et fortement soutenu par l'Etat. Aussi, l'adhésion aux principes de la gouvernance constitue-t-elle un atout de compétitivité et de pérennité d'autant plus que les PME nationales posent un problème de transmission. Celle-ci est, faut-il avouer, une opération difficile. En témoigne plusieurs études qui révèlent que 30% des entreprises familiales passent le cap de la 2ème génération et que seulement 10 à 15% réussissent le passage et résistent sur le marché garantissant ainsi, le passage à une 3ème génération. Et, comme toujours, le premier à se retrouver sur le banc des accusés, dans ce genre de situation, est le financement. Les PME tunisiennes sont en effet sous capitalisées et n'arrivent pas à lever les fonds nécessaires à leur développement. Mais il n'y a pas que cette raison. Il ya aussi, les conflits d'intérêts, l'absence de consensus entre les membres de la famille pour prendre les décisions qui s'imposent Néanmoins, il ne faut pas oublier que l'entreprise familiale a quand même ses cotés positifs dont principalement l'attachement du propriétaire à la survie et au développement de son affaire. Un attachement de nature à l'inciter à adopter les stratégies de développement performantes et, le cas échant, réussir sa gestion en utilisant des indicateurs de performance et des référentiels comptables. Une bonne gouvernance peut largement et positivement contribuer au développement d'une PME familiale et l'aider à faire face aux défis de la mondialisation, de la compétitivité et même de la conjoncture internationale. Il serait judicieux d'accélérer la vulgarisation de la notion de "Bonne Gouvernance". En tous les cas, l'IACE est déterminée à diffuser cette culture. Elle fait de la bonne gouvernance son cheval de bataille. A cet effet, il est prévu de renforcer la sensibilisation sur tous les fronts. Car, la relation entre la gouvernance d'entreprise et la performance est établie. Il existe une hiérarchisation des effets des mécanismes de la gouvernance sur les différentes mesures de la performance. Les PME tunisiennes sont, aujourd'hui plus que jamais, appelées à adopter les meilleures pratiques de la bonne gouvernance. Celle-ci est garante de leur pérennité et d'une meilleure compétitivité. Insaf.B