Le préfet de la Vienne (centre-est de la France) a refusé à l'entreprise suédoise Autoliv de faire venir dans sa région des ouvriers tunisiens, apprend-on de différentes sources de presse française. Il s'agit de la trentaine d'ouvriers dont l'usine a été ravagée fin décembre par un incendie (cliquer ici pour lire notre article à ce sujet). «Dès que le préfet, Bernard Tomasini, a lu ça dans la presse, il m'a demandé d'appeler le consulat de France en Tunisie pour stopper la délivrance des visas», a expliqué à la presse le secrétaire général de la préfecture Jean-Philippe Setbon. «L'argument est simple. Il y a un an, Autoliv a licencié une centaine de personnes. Ils ont fait le choix de délocaliser en Tunisie. Très bien. Mais qu'ils l'assument et qu'ils ne fassent pas venir ici des travailleurs tunisiens» a ajouté le secrétaire général. «Nous sommes opposés à la venue d'employés tunisiens puisque ici, il y a des gens compétents qui ont besoin de travail», a déclaré pour sa part Patrice Gonnet, délégué CFDT. Il y a de quoi s'interroger sur les prérogatives du préfet et s'il a le droit de demander au consulat à Tunis de ne pas délivrer les visas nécessaires à cette entreprise suédoise. Ce geste politique (à la veille d'élections régionales en France) reflète très bien la mentalité de certains responsables français et ne saurait, en tout cas, être bien interprété de ce côté de la Méditerranée.