Apparemment, les temps deviennent trop durs pour Gulf Finance House (GFH). L'agence internationale de notation de crédit Standard & Poor's (S&P) vient d'annoncer avoir dégradé la note de la banque et avoir placé sa situation de liquidités sous surveillance négative, au moment où les inquiétudes grandissent sur la capacité de GFH à honorer ses dettes. S&P a précisé, dans un communiqué, avoir baissé la notation de GFH à CC/C contre B + avec surveillance négative de la situation des ses liquidités. C'est la troisième dégradation après celles des mois de novembre et Janvier. S&P a précisé que les perspectives futures de la banque s'annoncent incertaines puisque la banque sera contrainte de rembourser sa dette, d'une valeur de 300 millions de dollars, venant à échéance dans un délai très court. Karthik Sankaran, analyste de Merrill Lynch /Bank of America a déclaré: "C'est une surprise doublement négative à la fois pour nous et les créanciers, étant donné que la banque sera dans la contrainte de céder une partie de ses actifs pour rembourser sa dette". Une opinion largement partagée par une source proche de GFH qui s'est interrogé sur le prix que devrait payer la banque de ses actifs pour honorer à ses engagements. Un autre coup reçu par Gulf Finance House, leader des banques d'investissement islamiques au Moyen-Orient. Ses actions ont chuté de 4,7% sur la bourse de Kuwait, de 1,8% sur la bourse de Dubaï, tandis que la place de Bahreïn, vient d'annoncer mardi 2 février 2010, qu'elle a suspendu les transactions des cours de GFH. D'après le site d'information économique émirati "7 Days", GFH croule sous la sécheresse qui a frappé ses liquidités. Cette chute intervient au milieu des spéculations à propos de la capacité de la Banque à honorer, à temps, une partie d'un emprunt (Murabaha) d'une valeur de 300 millions de dollars et si elle serait en mesure de demander aux créanciers de surseoir au paiement d'une partie de sa dette arrivée à maturité, le 10 février 2010. Des sources proches de GFH ont indiqué que la banque avait entamé des pourparlers avec ses créanciers mais également avec des investisseurs privés au cours de ces derniers jours, pour souscrire des emprunts, contre des garanties immobilières. Ted Pretty, directeur général GFH, a rassuré les opérateurs sur la situation financière de la banque, dans une déclaration à Reuters, tout en s'abstenant de préciser si la banque devait rembourser ou refinancer sa dette. Pretty a, également, ajouté que la compagnie est en négociations sur un autre emprunt, sous forme d'un " Sukuk", un instrument de finance islamique, de 50 millions de dollars venant à échéance en juillet 2012. Ces mauvaises nouvelles cèdent la place à une question plus que brûlante. Quel impact aurait donc la situation inquiétante que vit actuellement GFH sur ses projets tunisiens ? Bon à rappeler, Issam Youssef Jinahi, président du Conseil d'administration du Gulf Financial, annonçait, le 13 juin 2009, le jour même où le Président de la République avait posé la première pierre du mégaprojet Tunis Financial Harbor, promu par la « Gulf Financial House », à El Hassiène du côté de Raoued, le démarrage des travaux d'aménagement et d'infrastructure pour le dernier trimestre de l'année en cours. La société bahreïnie s'est engagée aussi de démarrer des travaux effectifs d'aménagement et d'infrastructure de tout le projet, autrement dit portant sur les 523 hectares, au courant du mois de janvier 2010. En décembre dernier, M. Jenahi a annoncé, au cours d'une conférence de presse à Tunis, le maintien du projet et la sélection d'entreprises tunisiennes pour entamer les travaux et ce suite à des appels d'offres internationaux. Au vu de la crise actuelle par laquelle il passe, arrivera-t-il à respecter son calendrier initial ? A lire également : Mégaprojet de GFH à Raoued : de gros marchés pour les entreprises tunisiennes W.A.F.