Elle a ouvert ses portes lundi 4 octobre et c'est la première école qui enseigne en Tunisie les programmes des établissements scolaires britanniques. Elle porte pour nom Kings School of Carthage et est mitoyenne, provisoirement, de l'International School of Carthage à Aïn Zaghouan. L'investissement dans cette école semble important et pour cause : elle vise l'excellence et ambitionne d'envoyer ses futurs bacheliers aux plus grandes universités du monde, notamment britanniques et américaines. David James Wilson, directeur britannique de cette nouvelle institution, a ouvert les portes pour Business News… Une petite cour gazonnée et des bicyclettes pour des 3-5 ans sont aux portes. N'était-ce le gros bâtiment abritant cette nouvelle école, on aurait pu dire que nous sommes dans un jardin d'enfants. Nous n'en sommes pas loin car, pour le moment, cette école n'abrite que la maternelle, c'est-à-dire, des enfants de 3-5 ans justement. L'année prochaine, à la rentrée scolaire 2011-2012, on démarrera avec les premières années. En attendant, les responsables de l'école peaufinent les derniers documents nécessaires à l'accréditation à l'international après avoir obtenu celle du ministère tunisien de l'Education nationale. C'est que cette école est différente de toutes les autres écoles créées en Tunisie jusque-là. Elle est de droit tunisien, mais ne dispensera pas des cours tunisiens. Ni français, ni américains. C'est une première, cette école dispensera des cours conformes à ceux enseignés à Londres et Cambridge dans le primaire et le secondaire. L'objectif est clair : viser les Tunisiens et les étrangers vivant en Tunisie, ayant une proximité quelconque avec le monde anglo-saxon. Diplomates, salariés de la BAD, investisseurs étrangers non francophones, parents tunisiens ayant un conjoint non-francophone, etc. Autant dire, « personne, sauf tout le monde ». Ces cours du cursus britannique seront dispensés par des Britanniques. David James Wilson, le directeur, en est d'ailleurs un et a à son actif plus de onze ans de direction dans une école de Londres et quelque vingt autres années d'enseignement. Ce sera pareil pour les enseignants (ou plutôt les enseignantes comme on nous le précise) qui sont toutes expérimentées et ayant déjà exercé dans une école anglaise, voire américaine. L'objectif de faire appel à des Britanniques est ce souci d'inculquer aux élèves la langue, mais aussi la culture et la tradition du Royaume de sa Majesté. On n'oublie, cependant, pas la « tunisianité » de l'école et son environnement direct. Ainsi, et en réponse à une exigence du ministère tunisien de l'Education, Kings School of Carthage dispensera cinq heures de cours d'arabe par semaine. L'arabe ne pouvant pas faire à lui tout seul la « tunisianité » de l'école, dans un pays trois fois millénaire et plutôt de culture méditerranéenne, on a prévu des activités extrascolaires et des excursions pour les musées, les sites archéologiques, etc. Ces cours d'arabe et certaines de ces activités seront assurés par des Tunisiens. Expérimentés, eux aussi, et ayant fait déjà un parcours dans des écoles étrangères établies en Tunisie. Mieux que cela, elles n'utiliseront pas des livres marocains pour ces cours d'arabe, mais des livres tunisiens ! On nous assure que la sélection a été très dure aussi bien pour les enseignants tunisiens que britanniques. Et le français, deuxième langue du pays ? On y a pensé, mais il ne sera pas obligatoire. C'est une matière en option que le parent peut choisir pour son enfant, comme il pourrait choisir l'espagnol ou l'italien. Il y aura vingt élèves par classe et on a naturellement prévu une cantine. Quant au bus scolaire, il sera prévu ultérieurement. Lorsque l'école déménagera dans ses propres locaux, flambant neufs, à Aïn Zaghouan également. Quant aux prix, et comme pour toute école visant l'excellence internationale, ils ne seront pas accessibles à toutes les bourses. Il faudra prévoir 3000 pounds/an. Pardon ? Notre interlocuteur, habitué à une clientèle plutôt étrangère, s'excuse et nous fournit les prix en dinars. 6500 dinars pour les 3-4 ans et 10.000 dinars/an pour les 5 ans et plus. C'est plus cher que l'école française, mais moins cher que l'école américaine, en somme. Reste le nom qui sonne étrange pour une école : King. On nous explique que l'école tunisienne a signé un partenariat avec une prestigieuse école britannique du même nom ou presque. Ce partenariat se formule sous plusieurs aspects : le logo, l'assistance à l'accréditation internationale, l'assistance au recrutement des enseignantes (dont certaines sont issues de cette même école) ou encore, plus tard pourquoi pas, les échanges d'élèves entre les deux écoles durant les vacances. Tout donc a été réuni pour assurer le succès de cette école et, surtout, de ses élèves. Si le montant de l'investissement demeure confidentiel, on peut dire qu'il y a eu de gros montants engagés. Les salles de classes sont très bien équipées, les tables et chaises des enfants sont de haute qualité, un équipement informatique pour chaque élève et un modem wifi dans chaque classe pour qu'il n'y ait pas de problème de débit de connexion. Bref, les promoteurs du projet n'ont rien laissé au hasard de telle sorte que cette école tunisienne soit reconnue partout dans le monde, comme étant une école d'excellence. Nizar Bahloul