Ridha Ajmi, avocat résident en Suisse ayant la double nationalité tunisienne et suisse, est derrière la plainte qui a déclenché la fameuse liste des autorités suisses. Une liste qui comporte un bon nombre d'hommes d'affaires dont les avoirs en Suisse ont été gelés. Juste après la publication de cette liste, il s'est avéré que ces hommes d'affaires n'ont aucune relation avec la famille du président déchu et n'ont aucun bien matériel ou immatériel en Suisse, voire à l'étranger. Dans une interview exclusive accordée à Assabah, l'avocat se félicite de la réactivité des autorités suisses (en 48 heures) et critique les autorités tunisiennes qui n'ont pas été aussi pressées de geler, selon lui, les comptes des proches des familles de Ben Ali. Il se trouve que Me Ajmi est démenti par la réalité puisque les autorités tunisiennes ont bel et bien publié une liste des personnes soupçonnées de malversations et dont les comptes à l'international ont été gelés. Dans la liste tunisienne, il n'y avait pas de personnes qui n'ont rien à voir avec la famille de l'ancien président. Sa liste à lui, par contre, a contenu un bon nombre de personnes qui clament haut et fort qu'elles n'ont rien à se reprocher. Ce qui est, d'ailleurs de notoriété publique. Le préjudice porté à l'économie de la Tunisie, aux personnes innocentes figurant dans cette liste et à leurs entreprises (dont des sociétés cotées en bourse avec des comptes totalement transparents et publics) est inestimable. Ces personnes ont ou vont porter plainte contre les autorités suisses et, certainement, contre Ridha Ajmi. Elles sont certaines de leur innocence et sont prêtes à affronter la justice pour s'expliquer sur quoi que ce soit. Parmi les personnes qui ont démenti catégoriquement et haut et fort leur innocence, citons Hédi Djilani, Mohamed Ben Jemâa, Mehdi Trabelsi, Famille Ben Jemâa, Bassem Loukil, Afif Chiboub, Moncef Mzabi, etc. Des observateurs s'interrogent, par ailleurs, pour quelle raison l'interview de cet avocat, qui déstabilise plusieurs entreprises tunisiennes et beaucoup d'hommes d'affaires, a été publiée dans un journal propriété de Sakher El Materi, gendre du président déchu et connu pour ses penchants religieux, à l'instar de l'avocat. D'autres observateurs s'interrogent pour quelles raisons Nestlé Tunisie (filiale du géant suisse) et ses dirigeants n'ont pas figuré sur cette fameuse liste alors qu'ils étaient associés à la famille Materi. Autant de questions inquiétantes sur la position des autorités suisses dans cette affaire. A lire également : Liste des personnes dont la Suisse a décidé de geler les avoirs et les ressources financières L'ambassade de Suisse règle-t-elle ses comptes avec les Tunisiens ?