Juste après sa libération, Larbi Nasra, directeur de Hannibal TV, a donné une déclaration en direct sur sa chaîne de télévision à 16h55 pour expliquer ce qui s'est passé hier. Il a tout d'abord remercié les agents de l'ordre pour l'accueil qui lui a été réservé : civisme et respect. On lui a clairement dit qu'on le considérait comme un père, mais qu'ils ne pouvaient agir autrement que d'exécuter les ordres. Quand l'information a été diffusée sur la chaîne de télévision publique et dans les radios, M. Nasra était chez lui. Il a été informé par un membre de son équipe et a été fortement étonné. Quelques minutes plus tôt, il a reçu une communication téléphonique l'informant que l'Office de télédiffusion allait couper l'antenne. Larbi Nasra a essayé de joindre par téléphone le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur pour avoir des explications sur ces graves accusations, en vain. Il a passé la nuit en détention, dans des conditions respectueuses insiste-t-il, et a été libéré cet après-midi. Il insiste sur son engagement patriotique et a sorti une lourde charge contre le président Ben Ali déchu qui vit maintenant humilié à l'étranger, après tout ce qu'il a fait. En dépit des lourdes charges (il courait la peine capitale) et de la violence du communiqué de presse, M. Nasra a déclaré qu'il n'envisage pas de porter plainte contre quiconque. Au contraire, il prend les choses avec humour, et déclare qu'il était connu sur le plan national, désormais il est connu sur le plan international.